Collège des Godrans de Dijon en Côte-d'or

Patrimoine classé Patrimoine urbain Collège

Collège des Godrans de Dijon

  • 5 Rue de l'École-de-Droit
  • 21000 Dijon
Collège des Godrans de Dijon
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Crédit photo : François de Dijon - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XVIe siècle, XVIIe siècle, 2e moitié XVIIIe siècle, 1er quart XIXe siècle

Patrimoine classé

Chapelle ; porte du XVIIe siècle sur rue : inscription par arrêté du 10 novembre 1925 ; Puits d'amour dans la cour (auparavant dans la cour du Tribunal de Commerce) : inscription par arrêté du 9 juin 1927 ; Deux salles du premier étage avec leurs rayonnages, 5 rue de l'Ecole-de-Droit (cad. R 373) : inscription par arrêté du 12 octobre 1972 ; Salle des Devises avec le décor de son plafond (cad. BP 124) : classement par arrêté du 10 février 1990

Origine et histoire du Collège des Godrans

La bibliothèque municipale de Dijon occupe les bâtiments de l'ancien collège des Jésuites, appelé collège des Godrans en référence à son fondateur Odinet Godran, président du Parlement de Bourgogne. Le collège devint royal en 1764 après l'expulsion des Jésuites ; il fut administré jusqu'à la Révolution par des clercs sous la responsabilité de la Ville, supprimé en 1793 et transformé ensuite en école centrale ; sa chapelle, utilisée par diverses institutions au XIXe siècle, fut attribuée à la bibliothèque en 1909. La chapelle, réalisée par Étienne Martellange, est mentionnée comme inaugurée en 1617 ; sa porte monumentale à vantaux sculptés, située 3 rue de l'École-de-Droit, est l'œuvre de l'ébéniste Pierre Dubois (dessin-contrat de 1615) et l'intérieur, richement peint et sculpté, sert aujourd'hui de salle de lecture de la bibliothèque patrimoniale. La salle des Devises, aménagée entre 1654 et 1657, présente un plafond à caissons peints réalisé par les maîtres-menuisiers Claude Sambin et Michel Guillaume et une ornementation ponctuée par les armes et devises du fondateur et des bienfaiteurs. Les salles historiques du premier étage (Boullemier, Globe-Tombeau, Mémoires) et leurs rayonnages, aménagés à la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècle, occupent trois ailes donnant sur la cour d'honneur où se trouve le Puits d'amour, monument sculpté réinstallé après avoir été déplacé d'autres lieux. La Bibliothèque patrimoniale et d’étude (BPE), située 3 rue de l’École-de-Droit, est une bibliothèque municipale classée, héritière de la bibliothèque des Jésuites et des collections issues des confiscations révolutionnaires ; sa mission est la conservation, la mise à disposition et la valorisation du patrimoine écrit, et elle est ouverte à tous au sein du réseau des huit bibliothèques municipales de Dijon. Le collège prit naissance en 1581 par le don de l'hôtel d'Odinet Godran aux Jésuites ; les premiers religieux s'y installèrent la même année et des travaux furent entrepris vers 1585 sous l'impulsion du duc de Mayenne. L'interdiction des Jésuites après la tentative contre Henri IV interrompit les activités, mais la Compagnie revint et Étienne Martellange poursuivit la construction du collège, notamment de la chapelle conçue pour les besoins spirituels des élèves. Les Jésuites constituèrent rapidement une bibliothèque ; entre 1654 et 1657 une galerie sous les combles fut aménagée pour abriter les collections et former la bibliothèque privée du collège. Dès le XVIIe siècle, des dons importants enrichirent les fonds, notamment celui de Bernard Martin ; en 1701 Pierre Fevret légua sa bibliothèque en imposant une ouverture publique deux jours par semaine, geste fondateur de l'accès public à Dijon. Après l'expulsion des Jésuites la Ville prit en charge l'administration du collège ; l'abbé Boullemier réunit les collections en une bibliothèque unique et fit aménager la salle Boullemier sur le modèle de la Bibliothèque royale. Les biens ecclésiastiques nationalisés pendant la Révolution firent du collège un dépôt pour les "livres nationaux", puis la gestion des bibliothèques fut transférée aux municipalités et la bibliothèque de Dijon devint municipale ; Jean-Baptiste Toussaint, nommé en 1804, dressa un premier catalogue et multiplia les dons. Au fil du XIXe et XXe siècles les locaux accueillirent des établissements d'enseignement avant que la chapelle ne soit définitivement aménagée en salle de lecture en 1909 par l'architecte Paul Deshérault et le conservateur Charles Oursel. Le XXe siècle a été marqué par des dons notables, comme ceux de Jules Legras et d'Henri Breuil, qui enrichirent les fonds en manuscrits, imprimés anciens et pièces rares, dont un incunable dijonnais et le recueil des Privilèges de Cîteaux. La BPE conserve aujourd'hui plus de 500 000 documents patrimoniaux, dont environ 60 000 ouvrages empruntables et 2 000 en libre consultation. La collection de manuscrits dépasse 4 000 pièces, certaines remontant au IXe siècle ; elle comprend près de 300 manuscrits de Cîteaux, une quarantaine de Saint-Bénigne et le fonds Baudot de plus de 1 300 documents du XIXe siècle. La bibliothèque abrite une cinquantaine de fonds d'archives privées, plusieurs ensembles d'autographes (notamment le fonds Stephen Liégeard et le fonds Muteau) et conserve 245 incunables en grande partie issus des confiscations révolutionnaires. L'iconographie représente entre 200 000 et 300 000 documents (estampes, gravures, cartes, affiches, photographies, dessins, peintures), avec des fonds remarquables tels que Chamblanc (environ 10 000 pièces, dont 6 000 estampes) et Henry Druot (environ 45 000 cartes postales). Le fonds de bibliophilie contemporaine et livres d'artistes compte près de 9 000 ouvrages, repartis entre un fonds consultable sur place et le fonds empruntable "Mercure", qui rassemble livres-objets et albums illustrés, parmi lesquels figurent des pièces illustrées par Édouard Manet. Le fonds ancien réunit environ 60 000 imprimés (3 700 du XVIe siècle, 10 000 du XVIIe et 25 000 du XVIIIe) et des reliures remarquables, tandis que le fonds contemporain 1820-1914 dépasse 100 000 ouvrages. Le fonds d'étude comprend 100 000 ouvrages consultables en salle pour les titres antérieurs à 1980 et empruntables pour les publications postérieures. Le fonds Gourmand, constitué depuis les années 1980, rassemble plus de 19 000 menus et documents sur la gastronomie, l'œnologie et les arts culinaires, fondé sur le fonds Muteau, le dépôt de menus de Jean Bourgeois et la collection Piat (2 463 menus donnés et 3 144 achetés) ; ces menus sont organisés par thématiques politiques, culturelles, socioprofessionnelles, privées et institutionnelles, ainsi que par pièces à usage commercial. Le fonds Bourgogne regroupe les publications postérieures à 1801 consacrées à la région et s'appuie sur le Catalogue de la bibliothèque bourguignonne et la bibliographie des Annales de Bourgogne, accessibles dans une base de données dédiée. Les fonds particuliers rassemblent des legs depuis le XVIIIe siècle sur divers sujets, le fonds Legras pour la Russie étant un exemple, et le fonds jeunesse couvre la littérature pour enfants et adolescents depuis 1960. La bibliothèque conserve également des objets d'art et du patrimoine mobilier et architectural, parmi lesquels figurent le globe et le plafond peint de la salle des Devises. Dépositrice du dépôt légal imprimeur pour la région Bourgogne depuis 1943, la bibliothèque reçoit chaque année environ 6 000 fascicules de périodiques et 3 000 ouvrages via ce mécanisme. La porte monumentale, aujourd'hui entrée de la salle de lecture, mesure 4,60 m de haut sur 2,42 m de large, comporte quatre vantaux sculptés sous un fronton à volutes et deux médaillons, et est datée par un dessin-contrat d'Étienne Martellange du 18 octobre 1615 paraphé par Pierre Dubois ; les vantaux sont classés au titre "objet" et la porte inscrite au titre "immobilier" des Monuments historiques. La salle des Devises, galerie de 30 m de long et 4,50 m de large aménagée sous les combles, est classée Monuments historiques et ornée de caissons peints figurant armoiries, monogrammes et motifs symboliques, dont un aigle enlevant son aiglon vers le soleil, un cerisier chargé de fruits, une main tenant une grenade et le globe solaire, accompagnés de devises visant à exalter l'œuvre éducative des Jésuites. Le globe terrestre manuscrit de Louis Legrand, de 194 cm de diamètre et réalisé vers 1740, est installé dans la salle du Globe ; transféré au collège en 1793, il est l'un des plus grands conservés en France après les globes de Marly, a fait l'objet de restaurations en 1975 et 2013 et ne peut être déplacé de sa salle d'installation. L'ancienne chapelle, convertie en salle de lecture, présente un vaisseau central de 13 m de hauteur divisé en six travées pour une longueur totale de 32 m et une largeur de 7,8 m ; ses chapelles latérales, sa tribune et ses décors peints témoignent de son origine religieuse, et la salle des Mémoires, ancien cabinet du bibliothécaire, sert aujourd'hui de dépôt. Depuis la Révolution, la bibliothèque conserve un ensemble médiéval majeur provenant de l'abbaye de Cîteaux, avec des manuscrits du premier scriptorium tels que la Bible d'Étienne Harding, les Moralia in Job de saint Grégoire le Grand, le commentaire d'Isaïe de saint Jérôme et d'autres livres liturgiques, ainsi qu'un manuscrit illustré de l'Histoire ancienne jusqu'à César réalisé à Saint-Jean-d'Acre et riche en miniatures témoignant des échanges culturels en Orient.

Liens externes