Origine et histoire du Collège Gilles de Trèves
Le collège Gilles de Trèves est un édifice de la Renaissance situé à Bar-le-Duc, en Meuse. Fondé en 1573 par Gilles de Trèves, doyen de la collégiale Saint-Maxe, il avait pour but d'instruire les jeunes du Barrois et de lutter contre les effets de la Réforme. La construction est achevée selon les sources entre 1574 et 1576, mais l'établissement n'ouvre ses portes qu'en 1582, après la mort de son fondateur, qui le lègue à la ville. Entre 1617 et 1762, le collège est dirigé par les jésuites ; y ont notamment séjourné les futurs maréchaux Oudinot et Exelmans. Après la Révolution, il devient collège communal et accueille entre autres Edmond Laguerre et André Theuriet. Il reste l'unique établissement secondaire de la ville jusqu'à la création du lycée impérial en 1857, puis se transforme en école pour jeunes filles. La façade sur rue, la plus ornée, est supprimée en 1831 à cause de son mauvais état. Le lieu d'enseignement ferme définitivement en 2002 et l'ensemble est classé au titre des monuments historiques le 30 décembre 1992. Des campagnes de restauration ont eu lieu de 2006 à 2008 pour l'aile nord, pour un montant de 1,5 million d'euros, puis de 2010 à 2015 pour le reste du bâtiment et ses abords. Le collège, qualifié par Montaigne de « plus belle maison de ville qui soit en France », s'organise autour d'une cour intérieure bordée de deux galeries surmontées de balcons. Les balustrades de pierre sont sculptées de motifs d'inspiration flamande et la façade sur jardin présente des fenêtres à meneaux, dont l'une porte les armes du fondateur sur son fronton. L'aile gauche conserve une charpente en chêne ; la toiture est percée de fenêtres jumelées à frontons triangulaires et couronnée d'un clocheton qui abrite deux cloches datées de 1628 et 1776. Un cadran solaire est visible depuis les remparts du château. La voûte du porche d'entrée repose sur des arceaux en pierre sculptée ornés de rinceaux de feuillage, et l'intérieur a perdu la plupart de son mobilier d'origine, à l'exception de deux taques de cheminée. Une inscription de 1831 formule le vœu du fondateur : « Que cette demeure reste debout jusqu’à ce que la fourmi ait bu les flots de la mer et que la tortue ait fait le tour de la terre. »