Origine et histoire de la Collégiale de Thil
La collégiale de la Sainte-Trinité de Thil est une œuvre de l'art gothique du XIVe siècle située à Vic-sous-Thil, dans la Côte-d'Or, en Bourgogne-Franche-Comté. Ses ruines sont classées au titre des monuments historiques par arrêté du 12 septembre 1905. Elles occupent l'extrémité nord de la butte de Thil, sur une colline boisée composée de calcaires du Bajocien et culminant à 481 m d'altitude. De cet emplacement, la collégiale domine la vallée du Serein à l'ouest et celle de l'Armançon à l'est. Les premières mentions remontent au XIVe siècle, et l'acte de fondation du chapitre, daté du 10 mars 1340 et établi par Jean de Thil, précise les personnes autorisées à être inhumées dans la chapelle. L'église fut consacrée le 12 août 1344 par Guillaume d'Auxonne. Le roi Philippe de Valois a ratifié en 1343 la fondation de Jean de Thil ; ses lettres-patentes reprennent la clause d'exclusivité des inhumations et imposent aux successeurs la construction de logements auprès de l'édifice. Plusieurs chanoines de Thil se sont illustrés, parmi eux Étienne Le Prince, doyen de la Sainte-Chapelle en 1515, Antoine de Longueval, maître de la chapelle du roi en 1516, et Mile Le Mairet, prévôt de Notre-Dame d'Autun. Antoine Blandin, ordonné prêtre en 1775 et chanoine de la collégiale, fait partie des prêtres du diocèse d'Autun ayant refusé de prêter le serment à la Constitution civile du clergé. En 1793, la Convention nationale réquisitionna une cloche de 1730, vendue ensuite et utilisée pour le temple de La Chaux. L'intérieur conserve plusieurs tombes de personnages notables, notamment celle d'Henri Sayve, lieutenant général de Bourgogne, mort en 1672. Sur le plan architectural, la collégiale associe une nef du XIIe siècle et un chœur du XVe siècle.