Collégiale du Saint-Sépulcre de Caen dans le Calvados

Patrimoine classé Patrimoine religieux Collégiale Eglise de style classique

Collégiale du Saint-Sépulcre de Caen

  • Collégiale du Saint-Sépulcre
  • 14000 Caen
Collégiale du Saint-Sépulcre de Caen
Collégiale du Saint-Sépulcre de Caen
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Collégiale du Saint-Sépulcre de Caen
Crédit photo : Karldupart - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XIIIe siècle, XVIIe siècle, 2e moitié XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Chapelle du Saint-Sépulcre (ancienne) : classement par arrêté du 23 février 1934

Origine et histoire de la Collégiale du Saint-Sépulcre

La collégiale du Saint-Sépulcre de Caen, fondée au XIIIe siècle dans le quartier du Vaugueux, est classée monument historique depuis le 23 février 1934. Elle doit son origine au prêtre Guillaume Acarin, conseiller de Philippe Auguste et de Louis VIII, qui fit le vœu, lors d’un pèlerinage à Jérusalem, d’édifier à Caen une église inspirée du Saint-Sépulcre. Le chapitre de Bayeux lui céda un terrain sur la colline en face du château, où se dressait déjà une chapelle du XIIe siècle ; en 1219 l’église du Saint-Sépulcre fut construite à l’est de la vieille chapelle dédiée à sainte Anne, dans la paroisse Saint-Gilles (Bourg-l'Abbesse). L’édifice, considéré alors comme une petite merveille, comprenait notamment la chapelle dite « du Monument » reproduisant le tombeau du Christ et renfermant un fragment de la Vraie Croix ; la paroisse y organisait des processions le dimanche des Rameaux et des cérémonies du Vendredi saint, et l’église conservait d’autres reliques et objets liés à Thomas Becket. Le chapitre comptait à l’origine seize chanoines, puis se stabilisa à dix membres — un doyen et neuf chanoines — le premier doyen étant Guillaume Acarin. L’église fut pillée lors de la prise de Caen en 1346 ; située hors des fortifications, elle fut ensuite entourée de remparts et de fossés et, en 1372, mention est faite d’une enceinte défensive protégeant l’église, le cimetière et un jardin, avec une porte à deux vantaux et cinq balistes, dispositifs qui disparurent avant le XVIe siècle faute d’entretien. Lors du siège de 1417, l’édifice tomba aux mains des Anglais, qui installèrent Jean Fane comme doyen et emportèrent la relique de la Vraie Croix, relatée comme restituée ensuite aux chanoines par Charles de Bourgueville après divers malheurs attribués à des châtiments divins. En mai 1562, les huguenots dévastèrent l’église, puis, en août, Henri de La Tour d’Auvergne, duc de Bouillon et gouverneur de Normandie, la fit démolir au canon au motif que sa position élevée pouvait menacer la garnison du château. Après cette destruction, les chanoines s’installèrent dans la chapelle Sainte-Anne ; en 1629 ils firent établir, à leurs frais, les degrés en granit qui relient encore la rue du Vaugueux à la place du Saint-Sépulcre. Jusqu’au début du XVIIIe siècle, ils disposèrent d’une chapelle d’environ trente mètres sur dix ; vers 1740 on y ajouta une sacristie aux boiseries richement décorées, et en 1761 le doyen commanda à l’architecte Jean Boisard l’édification du clocher et de deux chapelles formant l’ébauche d’un transept. À la veille de la Révolution l’église jouissait d’une situation financière favorable et une campagne d’agrandissement menée en 1785 par Laguillière débuta pour harmoniser les différentes parties avant d’être interrompue par les événements révolutionnaires. La collégiale fut dissoute en 1791 et affectée en 1817 au service de l’artillerie ; un projet municipal de 1910 prévoyait sa démolition pour construire une école de filles, mais des associations et le préfet obtinrent la conservation du clocher, finalement maintenu en 1911 pour son aspect pittoresque selon le rapport de Guerlin du Guer. Retardé par des demandes d’indemnités de l’armée, le projet reçut une déclaration d’utilité publique le 25 juin 1914 mais fut abandonné avec le déclenchement de la Première Guerre mondiale ; en 1920 l’armée quitta les lieux et les locaux furent occupés par les archives départementales. L’ensemble de l’église fut classé monument historique en 1934, puis légèrement endommagé pendant la bataille de Caen ; une toiture provisoire fut posée en 1945 puis la charpente reconstruite. Cédée à la ville en 1962 par le département, la collégiale accueillit en 1963 les collections du musée des Antiquaires de Normandie, installées par la Société des Antiquaires de Normandie ; elle sert aujourd’hui occasionnellement pour des manifestations municipales et, depuis 2019, abrite en résidence permanente le Collectif Chorégraphique, qui y organise notamment le festival Morpho à l’équinoxe d’automne. L’emprise au sol de l’édifice est de 674 m², pour une longueur de 53 mètres et une largeur maximale de 18 mètres ; du bâtiment primitif de Sainte-Anne subsiste un fragment de façade intégré au mur sud, comprenant deux fenêtres séparées par un contrefort et une porte murée décorée de frettes crénelées caractéristiques de l’architecture médiévale normande, comme on en voit au château de Caen ou à l’abbaye aux Dames, ouvertures qui furent obstruées au XVIIIe siècle. La tour, posée sur une base carrée, devient octogonale et se termine par un dôme à huit pans, motif courant dans l’architecture de la seconde moitié du XVIIIe siècle, tandis que le décor de l’abside, rythmé par des colonnes d’ordre corinthien, illustre le classicisme français ; la toiture de la nef présente une contre-courbe assez aiguë, et l’ensemble conserve des éléments notables tels que le détail de l’abside du XVIIIe siècle et le pavillon d’entrée.

Liens externes