Origine et histoire de la Collégiale Notre-Dame-d'Espérance
L'église collégiale Notre‑Dame‑d'Espérance, aujourd'hui paroissiale, se situe à Montbrison (Loire) au 3, rue du Cloître Notre‑Dame, sur la rive droite du Vizézy, à moins de 50 mètres de la rivière. Elle a été fondée par le comte de Forez Guy IV en 1223 et dédiée à Dieu et à la Vierge. La pierre de fondation porte la date de 1225, mais l'achat des terrains ayant eu lieu en 1226, le chantier a probablement commencé après cette date. L'abside, le chœur et leurs collatéraux (travée VII) furent édifiés en premier, puis la première travée de la nef (VI), peut‑être achevée avant 1236. Les travaux connurent ensuite plusieurs interruptions ; les travées V et IV furent construites entre la fin du XIIIe siècle et le début du XIVe, la porte du collatéral nord (travée IV) étant citée en 1295 et dotée d'un porche et d'un tympan sculpté. Un contexte peu favorable, lié notamment à la guerre de Cent Ans, provoqua de nouveaux arrêts. Au XIVe siècle, des chapelles furent élevées contre le collatéral sud et, vers la fin du siècle, le vocable Notre‑Dame‑d'Espérance semble s'être imposé en lien avec une statue de la Vierge dont le socle portait l'inscription « Espérance », devise du duc Louis II de Bourbon devenu comte de Forez en 1372. Un jubé fut édifié en 1377, puis détruit ultérieurement. La travée III est attribuée par le chanoine de La Mure à l'architecte Pierre Thomas et son fils et datée entre 1396 et 1403 ; les armoiries de Louis II et d'Anne Dauphine figurent sur les chapiteaux du doubleau séparant les travées III et II. Un clocher provisoire, édifié au‑dessus d'une chapelle sud de la travée IV entre la fin du XIVe siècle et la première moitié du XVe, fut détruit par un incendie en 1442. Les deux dernières travées de la nef furent élevées au XVe siècle avec le soutien du comte Charles Ier de Bourbon ; selon La Mure les travaux reprirent en 1443 et le portail occidental fut achevé en 1459, bien que d'autres auteurs envisagent une poursuite des travaux jusqu'au début du XVIe siècle. Hormis le clocher sud, le gros‑œuvre était alors essentiellement achevé ; la construction de chapelles se poursuivit jusqu'au XVIe siècle, la dernière au nord ayant été fondée en 1515 par Jacques Robertet. En 1562 le mobilier fut pillé par les Protestants puis renouvelé par les chanoines. Pendant la Révolution, l'église fut désaffectée, pillée et en partie dévastée ; à partir de 1792 elle servit de caserne et d'espace pour réunions et fêtes républicaines, avant d'être rendue au culte en 1795 et érigée en paroisse en 1803. L'ancienne collégiale est classée au titre des monuments historiques dès 1840. Des campagnes de restauration eurent lieu tout au long du XIXe siècle sur les toitures, les maçonneries extérieures, les voûtes et les murs de certaines chapelles, et l'édifice reçut un riche mobilier à partir des années 1840. Au cours du second quart du XXe siècle, d'importants travaux portèrent sur les voûtes — certaines refaites en brique — et sur les couvertures ; Gabriel Brassart en a laissé un témoignage. Le portail a été restauré en 1995‑1996 et une importante campagne de travaux sur les couvertures et les maçonneries hautes était programmée pour la fin de 2008. Construite sur environ 240 ans et sous l'égide de deux dynasties, l'église présente une architecture gothique sobre et globalement unie. Elle se compose de trois vaisseaux sans transept, avec une nef de cinq travées et une travée droite pour le chœur ; l'abside est pentagonale et chaque collatéral se termine par une chapelle au niveau du chevet. Des chapelles latérales ont été ajoutées aux XVe et XVIe siècles. Le portail occidental est achevé en 1459 et le portail latéral nord remonte au XIVe siècle ; le chevet fait l'objet de travaux de restauration. Les vitraux de l'abside comprennent trois verrières posées en 1846 par Charles‑Laurent Maréchal, une quatrième posée en 1904 par Lucien Bégule et des verrières hautes réalisées vers 1888 par Laurent Gsell. La chapelle Saint‑André conserve une peinture murale représentant sainte Catherine d'Alexandrie accompagnée du donateur, et un vitrail du XIXe siècle montre le Christ entre saint Pierre et saint Paul. L'orgue historique Callinet fait partie des éléments remarquables du mobilier.