Origine et histoire de la Collégiale Notre-Dame de la Crypte
La collégiale Notre-Dame est une ancienne collégiale située à Cassel, dans le département du Nord. Elle est classée au titre des monuments historiques depuis le 22 décembre 1981. L'existence d'une église à cet emplacement est attestée depuis le Xe siècle ; incendiée et profanée à plusieurs reprises, elle a été reconstruite sur ses anciennes fondations. Après la Révolution, l'édifice a successivement servi d'écurie, de prison, d'hôpital puis de Temple de la Raison ; sa forme actuelle résulte d'une restauration menée sous l'impulsion de l'archevêque de Cambrai, à une époque où le diocèse de Lille n'existait pas encore. La statue miraculeuse de Notre-Dame de la Crypte, vénérée à Cassel depuis le XVIe siècle et conservée dans la crypte de la collégiale Saint-Pierre, a longtemps été objet de dévotion locale : on rapporte que le maréchal Foch priait devant elle chaque jour durant son séjour à Cassel pendant la Première Guerre mondiale et que, par son intercession, la ville aurait échappé aux bombardements qui frappaient la Flandre. En témoignage de gratitude, la population offrit une bannière représentant la sainte patronne, aujourd'hui exposée au musée départemental de Flandre à Cassel. La neuvaine à Notre-Dame de la Crypte se tient chaque année du 2 au 10 juillet ; les Casselois la prient pour la protection et la vie de la cité. Le culte de saint Roch fut autrefois très présent : la légende veut que saint Roch ait arrêté la peste aux portes de Cassel, rue Moeneclaye, et jusqu'au milieu du XXe siècle la ville célébrait une neuvaine en son honneur en décembre, honorant chaque année un garçon de la rue Moeneclaye en souvenir du miracle. La collégiale est également liée à la présence des frères Récollets, établis à Cassel jusqu'à la Révolution ; la paroisse actuelle, dédiée à saint François, porte ce nom en raison de la longue présence de ces religieux dans le pays de Cassel. L'église actuelle, de style gothique, présente trois nefs de même hauteur, typiques de l'église-halle (hallekerk en flamand), et une haute tour carrée s'élève au-dessus du chœur. Parmi le mobilier, on note une Annonciation d'Alexis Bafcop, commandée pour le retable de la Vierge et érigée en 1847 ; vers 1900 ce tableau fut déposé pour céder la place à une statue et fut alors accroché sur un mur voisin ; il relève du classicisme davidien. Le retable en marbre et bois peint date du XVIIIe siècle. Le chœur était orné de fresques peintes au XIXe siècle par Alexis Bafcop, assisté de son frère Ambroise ; ces fresques, qui représentent les apôtres et diverses scènes de la vie de l'Église, ont été restaurées en 2009 mais n'ont pas pu être entièrement préservées en raison de leur fort mauvais état. On conserve également des éléments de fer forgé du XVIIIe siècle. L'orgue et son buffet, transformés en 1821, portent l'inscription « Les orgues chantent par les dons des citoyens » ; leurs facteurs sont René Germain, Pierre Loncke, Frédéric Loncke et Bernard Cogez. Au sommet du buffet figurent deux statues imposantes, le roi David avec sa harpe et sainte Cécile, ainsi que trois angelots en bois jouant du clairon. La première église de Cassel est attestée depuis le Xe siècle et la collégiale Notre-Dame resta la seule paroisse de la ville jusqu'en 1993, date de création de nouvelles paroisses. Avant cela, Cassel comptait trois paroisses — Notre-Dame, Saint-Nicolas et la Quaestraete — ainsi que trois autres églises : la collégiale Saint-Pierre, l'église des Jésuites et celle des sœurs chanoinesses augustines. Après la Révolution, la paroisse de Cassel s'est calquée sur le découpage communal et Notre-Dame est devenue l'unique église paroissiale. Depuis 1993, la paroisse nouvelle de Saint François des Monts de Flandres regroupe les clochers de six communes : Cassel (collégiale Notre-Dame), Hardifort (église Saint Martin), Zuytpeene (église Saint Vaast), Bavinchove (église Saint Omer), Oxelaere (église Saint Martin) et Sainte-Marie-Cappel (église Notre-Dame). En 2021, le curé de la paroisse était le père Christophe Vasse.
