Origine et histoire de la Collégiale Notre-Dame
L'église Notre‑Dame de Grâce, ancienne collégiale de Sérignan (Hérault), réunit des éléments romans et gothiques. La nef date du XIIIe siècle et le chœur du début du XIVe siècle. Le chœur se compose d'une travée dont les murs présentent un réseau de meneaux et de moulures imitant la claire‑voie d'une large baie. L'abside à sept pans s'ouvre par sept fenêtres à meneaux ; ses nervures retombent sur des colonnettes aux chapiteaux sculptés. Le chevet roman de l'absidiole sud subsiste parmi les vestiges romans. Deux clochers, élevés sur la première travée de chaque bas‑côté, flanquent l'édifice ; celui du nord est resté inachevé. La tour‑clocher, imposante et proche d'un donjon guerrier, est pourvue de mâchicoulis qui défendent notamment les portes sous les clochers et la façade. Le dernier étage, la balustrade et la flèche en pierre du clocher sud datent du XVIe siècle. Des chapelles ont été ajoutées du XVe siècle à nos jours et des éléments défensifs ont été intégrés à la fin du XVIe siècle. L'édifice fut mentionné dès 990 ; prieuré dépendant de l'abbaye de Saint‑Thibéry en 1218, il fut institué église de pèlerinage des "Peregrinatores minores" en 1229 et desservi par un chapitre collégial. À partir de 1229, la collégiale fut reconstruite en plusieurs étapes en réutilisant des vestiges romans. Le chœur témoigne de l'intervention d'un atelier français qui a reproduit un modèle importé. Une fausse voûte en briques construite sur la nef en 1865 s'est effondrée en 1962, révélant la charpente peinte d'origine ; l'édifice fut alors entièrement restauré d'après les modèles anciens. Les vitraux ont subi de nombreux remplacements au fil des siècles ; l'abside, ouverte par sept hautes fenêtres à meneaux, reçoit un ensemble de verrières réalisées par les ateliers de Mauvernay et posées en 1879. La collégiale abrite trois cloches de volée fondues en 1891 par Burdin‑Aîné (Lyon), accordées en Ré#3, Sol3 et La#3. L'orgue comprend deux claviers de 56 notes — un Grand‑Orgue de sept jeux et un Récit de six jeux — ainsi qu'un pédalier de 30 notes avec jeux empruntés au Grand‑Orgue ; la transmission est électropneumatique et la console amovible est reliée par câble. L'église est classée au titre des monuments historiques depuis le 16 septembre 1907.