Origine et histoire de la Collégiale Notre-Dame
La collégiale Notre‑Dame de Villeneuve‑lès‑Avignon, dans le Gard, s’inscrit dans l’histoire de la fondation de Villeneuve par Philippe le Bel en 1293 et dans le développement lié à l’installation de la cour pontificale à Avignon à partir de 1309. Le cardinal Arnaud de Via, neveu du pape Jean XXII, s’installe à Villeneuve vers 1320 et fait construire un palais dont l’existence est attestée dès 1322. Entre 1327 et 1333 il rassemble des terres au sud de sa demeure pour y édifier une chapelle, consacrée le 1er juin 1333 par le pape Jean XXII. Par un acte daté du 7 août 1333, il fonde sous le vocable de la Vierge une collégiale composée de douze chanoines et l’endette de son palais, de jardins, de terres environnantes et de biens situés à Montault, aux Angles, à Sorgues, à Aramon, à Théziers et à Beaucaire. Le roi autorise la création du porche d’entrée à l’est le 1er avril 1334. Le cardinal meurt peu après et est inhumé dans sa chapelle ; ses chanoines héritent de la fondation. Dès 1336 les chanoines construisent le cloître entre l’église et le corps de logis du palais, modifient l’orientation de l’église en ouvrant une nouvelle porte au sud et remplacent l’ancien chœur ouest par le chœur actuel à l’est. La collégiale se dote d’un clocher‑beffroi achevé en 1362. La chapelle du Saint‑Esprit est ajoutée au coin nord‑est du cloître en 1540. Les bâtiments sont remaniés au xviiie siècle par l’architecte Jean‑Baptiste Franque, qui, entre 1732 et 1749, recouvre notamment le chœur des chanoines d’une voûte à cinq branches. À la Révolution le chapitre est supprimé : le corps de logis du palais et les terres arrière sont vendus, et la collégiale devient alors l’église paroissiale de Villeneuve en remplacement de l’église Saint‑Pons. Classée au titre des monuments historiques dès la liste de 1862, l’église et le cloître font l’objet de restaurations successives ; en 1877 la tour reçoit un couronnement orné de créneaux et de mâchicoulis. Entre 1992 et 2019 une campagne de restauration, soutenue par l’État pour un montant supérieur à un million d’euros, a porté sur la couverture, la charpente du clocher, la partie haute de la façade nord, la façade ouest et ses clochetons, les murs gouttereaux de la nef ainsi que la porte sud et son décor peint.