Origine et histoire de la Collégiale Notre-Dame-des-Marais
La collégiale Notre‑Dame‑des‑Marais est une ancienne collégiale située à Villefranche‑sur‑Saône, dans le département du Rhône en région Auvergne‑Rhône‑Alpes. Sa flèche culmine à 80 mètres et l'édifice, ainsi que son orgue Callinet de 2 300 tuyaux, sont classés au titre de la liste de 1840 des monuments historiques. Selon la tradition locale, une statuette de la Vierge retrouvée dans les marais aurait motivé la construction d'une nouvelle église sur ce site, d'où le nom. La construction a commencé au XIIIe siècle, la chapelle dépendant alors de l'église de la Madeleine, dont la primauté s'inversa à la fin du Moyen Âge ; l'église de la Madeleine fut délaissée au XVe siècle et ruinée au XVIe siècle. Aux XVe et XVIe siècles, Notre‑Dame‑des‑Marais fut agrandie à deux reprises : on ajouta deux nefs, on allongea celles-ci, on multiplia les chapelles latérales et, entre 1498 et 1518, on éleva la façade occidentale et la tour. La construction fut principalement financée par les échevins et des particuliers de Villefranche ; les seigneurs de Beaujeu intervinrent marginalement, tandis que les travaux de la fin du XVe siècle furent largement permis par les libéralités de Pierre II de Bourbon, qui consacra en 1499 douze mille livres à la décoration du nouveau portail. Un incendie en 1568 ravagea l'édifice et ruina la flèche. En 1682, Monseigneur Camille de Neufville de Villeroy érigea l'église en collégiale. Pendant la Révolution française, les statues du portail furent mutilées, et les travaux réalisés sur la rue Nationale, alors section de la RN6, relevèrent la chaussée au point d'abaisser l'entrée de l'église. La flèche fut rebâtie en 1862. Le parvis était traditionnellement pavé de calades, qui ont donné leur nom aux habitants de Villefranche, les Caladois. À l'intérieur, l'église présente trois nefs sur huit travées de longueur ; les nefs latérales s'ouvrent sur des chapelles ornées par des vitraux qui ont fait la renommée de l'édifice. La collégiale conserve un rare ensemble de vitraux de la fin du Moyen Âge, mais ce patrimoine subit une première atteinte en 1828 lorsque le curé céda une grande partie des verrières au marquis de Sermezy pour les remplacer par du verre blanc ; les protestations du maire en 1835 restèrent sans effet. Les vitraux furent décrits par le père Laverrière en 1852 selon un classement thématique plutôt que positionnel, et plusieurs verrières endommagées furent déplacées ou remplacées lors de la restauration de 1858, ce qui rend difficile la reconstitution de leur arrangement originel. Des études et des notices, notamment d'Abel Besançon, de Lucien Bégule et d'un catalogue dirigé par Véronique Chaussé et Marc Pabois, documentent l'histoire et le patrimoine de la collégiale.