Origine et histoire de la Collégiale Notre-Dame-du-Fort
La collégiale Notre‑Dame‑du‑Fort d’Étampes, église paroissiale située dans l’Essonne et liée au château royal voisin, a été fondée par le roi Robert le Pieux en 1022 ; la crypte sous le chœur est le seul vestige de cette première collégiale, qui n’était pas achevée en 1046. L’édifice actuel résulte d’une reconstruction étalée principalement entre le milieu du XIIe siècle et la fin du siècle suivant, menée en plusieurs campagnes rapprochées ; la nef, le chœur, le transept et le clocher ont été édifiés en étapes successives, le clocher étant achevé autour de 1180. L’architecture mêle influences parisiennes et champenoises et illustre les étapes de la transition du roman vers le gothique, le roman tardif demeurant néanmoins prépondérant. Le portail royal sud, œuvre remarquable de la période romane, et le clocher, souvent cité pour son élégance, sont parmi les éléments les plus notables. Au début du XIIIe siècle, l’église fut fortifiée : parapets crénelés et chemin de ronde furent ajoutés, modifiant l’aspect extérieur sans retirer l’élégance intérieure malgré l’irrégularité du plan. Un ossuaire lié à la sacristie existait sous la chapelle nord ; cet ensemble fut transformé et subdivisé en 1513‑1515 pour abriter la chapelle du Saint‑Sépulcre, travaux documentés par les comptes de la fabrique. L’édifice a conservé de nombreux éléments sculptés et des verrières anciennes, dont des verrières de la Renaissance et la célèbre verrière des Sibylles dans le collatéral nord. La Révolution et les guerres ont entraîné pillages, destructions et fondues de cloches, mais la collégiale a continué d’assurer le culte et de recevoir des réparations. D’importantes restaurations ont marqué le XIXe siècle : la crypte a été remise en état en 1811, des campagnes de restauration ont été menées à partir de 1831, la sacristie restaurée en 1873, et divers travaux se sont poursuivis jusqu’au XXe siècle. Classée au titre des monuments historiques dès la liste de 1840, Notre‑Dame‑du‑Fort reste aujourd’hui l’église paroissiale principale de la ville et un témoin majeur de l’évolution architecturale médiévale en Île‑de‑France.
