Collégiale Saint-Aignan d'Orléans dans le Loiret

Patrimoine classé Patrimoine religieux Collégiale Eglise gothique

Collégiale Saint-Aignan d'Orléans

  • Place Saint-Aignan
  • 45000 Orléans
Collégiale Saint-Aignan dOrléans
Collégiale Saint-Aignan dOrléans
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Collégiale Saint-Aignan dOrléans
Crédit photo : ManuD - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Frise chronologique

Haut Moyen Âge
Moyen Âge central
Bas Moyen Âge
Renaissance
Temps modernes
Révolution/Empire
XIXe siècle
Époque contemporaine
1000
1100
1200
1300
1400
1500
1600
1700
1800
1900
2000
2100
1029
Consécration de l'église
1380
Reconstruction sous Charles V
1439
Reconstruction actuelle
XIVe siècle
Modifications architecturales
1509
Consécration de l'église
1792
Acquisition par Benoît Lebrun
Aujourd'hui
Aujourd'hui
Fin du XXe siècle
Restauration extérieure

Patrimoine classé

Eglise et crypte (cad. BM 191) : classement par arrêté du 26 septembre 1910

Personnages clés

Robert le Pieux Roi de France qui initia la reconstruction de l'église romane.
Charles V Roi de France sous lequel l'église fut rebâtie.
Charles VII Roi de France qui ordonna la reconstruction de l'église en 1439.
Louis XI Roi de France qui contribua à l'achèvement de la reconstruction de l'église en 1466.
Benoît Lebrun Architecte qui acquit l'église en 1792 et fit démolir le clocher occidental.
Charles Baurain Facteur d'orgues qui construisit l'instrument actuel en 1872.

Origine et histoire de la Collégiale Saint-Aignan

L’église Saint-Aignan d’Orléans, autrefois collégiale, s’élève à l’est de l’enceinte sur le tombeau de saint Aignan ; une abbaye y fut fondée et l’établissement est mentionné par Grégoire de Tours. Après une destruction possible en 989, l’église romane fut relevée à l’initiative du roi Robert le Pieux et sa dédicace est rapportée au 14 juin 1029 par Helgaud. Hors les murs, le lieu devint un important centre de pèlerinage, lié au prestige royal, puis il fut rasé en 1358-1359 en prévision d’un siège. La crypte conservée montre que le chœur primitif comportait un déambulatoire et cinq chapelles rayonnantes ; le transept mesurait 48 × 17 m hors-œuvre et possédait une tribune au moins au fond des croisillons, chaque bras étant pourvu d’une absidiole orientée. L’emplacement du croisillon sud est aujourd’hui occupé par les substructions de bâtiments du XVe siècle (salle capitulaire et partie de la sacristie) ; la nef était probablement à trois vaisseaux. Deux longs corridors, alignés sur les bas-côtés du déambulatoire, donnaient accès à une crypte surélevée par rapport à l’église haute.

La crypte, de forme irrégulière, comporte une longue confession transversale ou martyrium de 8 × 2 m, bâtie sur un socle et voûtée en berceau, qui contenait les corps de sept saints, dont saint Aignan, visibles par quatre fenestellae percées dans le mur oriental ; elle comprend aussi une abside semi‑circulaire à déambulatoire reliée aux corridors d’accès et cinq chapelles rayonnantes à l’est, ainsi qu’une salle centrale entre la confession et l’abside largement remaniée et partiellement comblée. Dans cette salle, des piles engagées et la transformation des deux files de colonnes originelles en piles cruciformes furent réalisées pour supporter de nouvelles voûtes d’arêtes ou leurs doubleaux, travaux qui datent sans doute de la période médiévale, peu après l’achèvement et peut‑être avant la consécration de 1029 selon J. Ottaway et E. Vergnolle. Les chapiteaux de la crypte figurent parmi les plus anciennes sculptures romanes ; on y reconnaît des représentations humaines anciennes (un épisode biblique est parfois évoqué) et un style proche de celui des chapiteaux de la tour‑porche de Saint‑Benoît‑sur‑Loire. Une grande partie du déambulatoire et quatre chapelles rayonnantes ont été comblées ultérieurement, peut‑être au XIVe siècle, pour asseoir un nouveau chevet.

L’église rebâtie sous Charles V fut achevée après 1380 mais détruite de nouveau en 1428 ; la reconstruction actuelle fut entreprise en 1439 sur ordre de Charles VII, poursuivie par Louis XI (achevée en 1466) et intégrée à l’enceinte urbaine achevée en 1475. Les règnes suivants enrichirent l’édifice : Charles VIII et Louis XII firent ajouter trois chapelles nord au chœur, une salle capitulaire, une sacristie et une salle du trésor ; l’église fut consacrée le 28 août 1509. Les voûtes et toitures de la nef furent gravement endommagées pendant les guerres de Religion (11 décembre 1567) et la moitié de l’édifice resta en ruine, la nef bouchée par un simple mur.

En 1792 l’architecte Benoît Lebrun acquit l’église et fit démolir en 1804 le clocher occidental et les maçonneries des quatre travées de la nef pour édifier une maison devenue ensuite pensionnat des Ursulines, Grand Séminaire puis maison diocésaine Saint‑Aignan ; la partie subsistante de la collégiale fut rendue au culte. Aujourd’hui, l’édifice conserve principalement le chevet polygonal à cinq pans entouré d’un déambulatoire à cinq chapelles, quatre travées de chœur et le transept voûté à environ 22 mètres de hauteur ; l’entrée principale se fait par le croisillon nord et le portail du bras sud a perdu son décor flamboyant. Deux contreforts récemment consolidés reprennent les poussées de la croisée, et une maquette conservée dans le déambulatoire restitue l’état de Saint‑Aignan avant certaines destructions.

La crypte a fait l’objet de sondages et d’une fouille sommaire entre 1953 et 1956 qui ont permis de dégager piliers, chapiteaux et colonnes et de retrouver le mur extérieur du transept nord de l’église de Robert le Pieux ainsi que l’absidiole sud et son contrefort. Le bâtiment a également connu d’importants travaux de restauration extérieure à la fin du XXe siècle ; une fresque du XIXe siècle dans la chapelle du chevet continue toutefois de se détériorer en raison d’anciennes infiltrations.

Sur le plan musical, le chapitre collégial entretenait jusqu’à la Révolution un chœur professionnel comprenant une douzaine de chanteurs et plusieurs enfants de chœur qui assuraient plain‑chant et polyphonies ; la collégiale a formé et attiré plusieurs maîtres de musique et compositeurs, parmi lesquels Eloy d’Amerval, et possède une histoire organologique documentée depuis la mention d’un orgue en 1446 jusqu’à l’instrument actuel construit en 1872 par Charles Baurain.

Liens externes