Origine et histoire de la Collégiale Saint-André
L'ancienne collégiale Saint-André, située à Chartres (Eure-et-Loir), remonte principalement au XIIe siècle et fut élevée au rang de collégiale en 1108. Selon la tradition, une première église aurait été fondée par saint Aignan sur l'emplacement d'un amphithéâtre gallo-romain, dont des vestiges subsistent dans les murs d'une des cryptes; un édifice du Xe siècle fut détruit par un incendie en 1134, ne laissant que les cryptes. La reconstruction, achevée dans la seconde moitié du XIIe siècle, a donné l'essentiel de l'édifice actuel, qui conserve une crypte romane. Au début du siècle suivant, une arche fut lancée au-dessus de l'Eure pour soutenir le chœur. Le chœur a été reconstruit au XVIe siècle par Jehan de Beauce, et au XVIIe siècle une seconde arche, prolongement de la première, a été élevée pour porter la chapelle de la Vierge au-dessus de la rue du Massacre. Le portail roman est surmonté d'une rosace du XVe siècle; la nef est interrompue à l'est par un transept et une voûte intérieure porte la date 1480. En 1488, une grande arcade ogivale percée dans l'aile méridionale ouvrait sur une galerie de communication avec l'église de Saint-Nicolas, dont l'abside recouvrait la fontaine Saint-André. Au XVIe siècle, une chapelle Renaissance a été ajoutée sur le bas-côté gauche, au-dessus de la descente de la crypte nord; en 1612, on a construit la chapelle absidiale de la nef, également par enjambement de la rivière. Quatorze verrières peintes en 1582 par Marine Le Vavasseur représentent l'histoire de Moïse. La collégiale comprenait, dans son enceinte, un cloître canonial, un hôtel-Dieu et des cimetières. Classée au titre des monuments historiques dès 1840, elle a ensuite connu des périodes d'abandon et d'utilisation profane. La Révolution ferma l'église au culte en 1791 et entraîna la démolition de la flèche octogonale; le tableau du maître-autel, Le Martyre de Saint-André de Sébastien Bourdon, fut transféré au musée des Augustins de Toulouse en 1803. L'édifice servit de magasin à fourrage jusqu'en 1861; la chapelle de la Vierge s'écroula en 1805, ce qui conduisit à la démolition du chœur en 1827. La collégiale fut gravement endommagée par un incendie en 1861, puis de nouveau en 1944, et abrita un atelier de menuiserie en 1905. À partir des années 1980, puis à nouveau depuis 2003, des campagnes de restauration ont permis de redonner à la collégiale et à ses cryptes une nouvelle vocation : elles accueillent aujourd'hui des activités culturelles et artistiques dans un cadre rénové. La foire Saint-André, née au Moyen Âge autour de l'église, subsiste encore, bien que son implantation ait changé.