Origine et histoire de la Collégiale Saint-Étienne
La collégiale Saint‑Étienne de Hombourg‑Haut est une ancienne collégiale située dans la commune de Hombourg‑Haut, en Moselle (région Grand Est), classée au titre des monuments historiques depuis le 16 février 1930. Selon les sources, elle appartient aux XIIIe‑XVe siècles, certaines précisant une construction par les chanoines entre 1290 et 1390. Le chapitre, installé en 1254 par Jacques de Lorraine, est supprimé en 1743 puis remplacé par des Franciscains‑Récollets d’origine allemande sur autorisation de Stanislas, roi de Pologne. Selon d’autres attestations, l’église paroissiale aurait été agrandie en 1234 par Jacques de Lorraine, évêque de Metz, et la chapelle Saint‑Nicolas serait le vestige probable de l’ancienne paroisse. Un cloître était accolé à la collégiale ; il fut détruit lors de l’incendie de 1632 qui endommagea également la toiture. La fin d’un important programme de restauration a été célébrée le 20 juillet 2017 ; les travaux ont concerné le nettoyage de 2 035 m2 de façades, la reprise de 8 370 mètres de joints, le remplacement de 18,5 m2 de pierres, la réfection d’une assise du beffroi du clocher, le remplacement des moteurs de volée et du cadre des cloches ainsi que la révision de 1 524 m2 de toiture.
Édifiée en grès des Vosges et couverte d’ardoises, la collégiale présente un plan en croix latine composé d’une nef bordée de bas‑côtés, d’un transept, d’un chœur et de deux chapelles latérales : la chapelle de semaine dédiée à saint Nicolas, située dans l’angle formé par le chœur et le bras sud du transept, et la chapelle dite des Bayer, le long du bas‑côté sud. Les vitraux sont pour l’essentiel postérieurs à la Seconde Guerre mondiale, la plupart ayant été réalisés par Jean‑Henri Couturat en 1955, tandis que le vitrail de la chapelle des Bayer date du XIXe siècle.
Le chœur comporte huit vitraux ; au centre figurent les apôtres saint Pierre et saint Paul, entourés des quatre évangélistes — Luc et Matthieu à gauche, Marc et Jean à droite — et, de part et d’autre, deux vitraux peu visibles depuis l’église symbolisant la Vierge Marie à l’extrémité gauche et l’Eucharistie à l’extrémité droite. La Société chorale Saint‑Étienne assure régulièrement le chant pour les offices et donne aussi des concerts dans la collégiale.
La présence d’un orgue en tribune remonte tôt dans l’histoire de l’édifice ; l’instrument actuel a été construit en 1847 par Pierre Rivinach, agrandi en 1908 par la maison Dalstein‑Haerpfer de Boulay et entièrement restauré en 1992 par Michel Gaillard de la manufacture d’orgues Aubertin. Une association des Amis des Orgues, constituée pour permettre cette restauration, veille à son entretien ; elle est présidée par l’organiste Philippe Delacour. Utilisé pour le culte et pour de fréquents concerts, l’orgue est considéré comme l’un des plus beaux de l’est de la France.
La collégiale a longtemps été au cœur de la vie musicale locale : entre 1947 et 1980, des concerts y furent donnés par l’Harmonie des Houillères du Bassin de Lorraine et par l’Orchestre symphonique de Metz jusqu’en 1976 puis par l’Orchestre national de Lorraine. Depuis 1990, elle accueille la plupart des Rencontres musicales organisées par le Chœur d’hommes de Hombourg‑Haut ainsi que des concerts du Festival international Théodore Gouvy.
