Origine et histoire de la Collégiale Saint-Georges
La collégiale Saint-Georges de Pithiviers (Loiret) a connu plusieurs états successifs. Les traditions évoquent une origine très ancienne, liée à Clovis, puis une église carolingienne remplacée, selon certaines sources, par une construction romane entre 1005 et les années 1020 sous la conduite d'Héloïse de Pithiviers ; d'autres documents indiquent une collégiale romane érigée vers 1070-1080 dans un ensemble castral, avec crypte. L'édifice roman fut détruit de façon violente, vraisemblablement lors de représailles en 1218, puis une collégiale gothique, sans crypte, fut élevée au début du XIVe siècle. Une nouvelle destruction partielle par incendie, liée aux incidents civils de 1562, entraîna la disparition progressive de la grande nef et de la basse-nef nord. La basse-nef sud servit au début du XIXe siècle d'école, puis fut réhabilitée au début du XXe siècle ; l'ancienne collégiale a par ailleurs été utilisée pour divers usages (logement, garage, annexe de théâtre). Les vestiges visibles aujourd'hui, généralement accessibles lors des Journées européennes du patrimoine, témoignent de ces différentes phases. Du bâtiment roman subsistent, au sud, quatre travées droites du déambulatoire et une absidiole de la crypte ; on note des absidioles profondes en nombre pair, des arcs en plein cintre surhaussés et des chapiteaux de sculpture modeste. De la période gothique, il reste principalement le vaisseau méridional — cinq travées au sud et le mur attenant — ainsi que un bas-côté de la nef et du chœur daté du XIIIe siècle. Le clocher du XIe siècle fait également partie des vestiges. Les relations architecturales entre l'église haute, la crypte et le clocher romans ne sont plus lisibles ; l'accès à la crypte devait s'effectuer par deux escaliers situés aux extrémités du déambulatoire. Les vestiges ont été inscrits à l'inventaire des monuments historiques le 14 décembre 1928 et partiellement classés le 7 février 1986.