Origine et histoire de la Collégiale Saint-Hippolyte
La collégiale Saint‑Hippolyte de Poligny, dans le Jura, doit sa construction aux dons de Jean Chousat, bourgeois et membre du Grand Conseil de Bourgogne, et aux enrichissements apportés par Jean Chevrot, évêque de Tournai et président du conseil de Philippe le Bon. Dès l'origine, elle cumule les fonctions de collégiale et d'église paroissiale. Classée au titre des monuments historiques en 1911, elle a fait l'objet d'une importante campagne de restauration de 1974 à 1988, incluant l'orgue. Les archives conservées permettent de connaître précisément le chantier, commencé en 1414; l'église est dédiée en 1437 et la construction, à peu près achevée vers 1440, se poursuit jusqu'en 1450 pour l'élévation du clocher. Réalisée dans les débuts du gothique flamboyant en moins d'un demi‑siècle, sa construction rapide lui confère une unité architecturale, et l'ampleur du projet s'explique notamment par la montée en puissance de Poligny lors de la séparation de la comté et du duché de Bourgogne. La tour carrée du clocher, du XVe siècle, est décentrée à gauche de la façade; elle était à l'origine coiffée d'une flèche en pierre détruite au XVIIe siècle et remplacée par un dôme. Le porche, daté du XVIIe siècle, est couvert d'une voûte d'ogives dont les arcs retombent sur des colonnes toscanes; il abrite une Vierge polychrome du XVe siècle. L'édifice est composé d'une nef flanquée de collatéraux en cinq travées, d'un chœur de deux travées et d'une abside polygonale; plusieurs chapelles s'ouvrent sur les bas‑côtés. La collégiale conserve une collection de statues de l'école bourguignonne du XVe siècle, parmi lesquelles figurent quatre statues de l'abside et les statues du Calvaire dominant l'entrée du chœur. On y trouve également une Vierge à l'Enfant attribuée à l'atelier de Jean de la Huerta (milieu du XVe siècle), une statue de saint Jacques le Majeur par Jean de la Huerta et un bas‑relief intitulé «Le Martyre de saint Hippolyte» au‑dessus du portail principal, ainsi que la statue de Jean Chevrot. Vers 1445, Jean Chevrot fit décorer sa chapelle funéraire en commandant à Rogier van der Weyden le Retable des Sept Sacrements, aujourd'hui conservé au MRBA d'Anvers. L'édifice abrite un orgue Cavaillé‑Coll.