Origine et histoire de la Collégiale Saint-Léger
La collégiale Saint-Léger de Marsal, située dans la commune de Marsal en Moselle, est une ancienne église d'origine romane ayant subi d'importantes transformations au fil des siècles. Les premières pierres de l'édifice actuel datent du XIIe siècle ; il relevait alors d'une tradition germanique marquée par un chevet profond, deux chapelles orientées et un imposant Westwerk occidental. Église paroissiale à l'origine, elle fut élevée au rang de collégiale en 1222 par l'abbesse Clémence de Neumunster, qui y installa un chapitre de sept chanoines ; elle est unie à la collégiale de Vic-sur-Seille depuis le XVIIIe siècle. Sous l'Ancien Régime, Marsal était le siège d'un archidiaconé du diocèse de Metz, qui administrait de nombreux archiprêtrés et paroisses de la région. L'édifice est classé au titre des monuments historiques par arrêté du 25 juillet 1874.
Au début du XIIIe siècle, des travaux liés à l'obtention du titre de collégiale entraînèrent la repercement des ouvertures, l'agrandissement du chœur, le retaillage des piliers et l'adjonction d'une chapelle et d'une sacristie. Aujourd'hui, malgré l'usure du temps, l'église offre un exemple particulièrement diachronique de l'architecture religieuse de l'Est de la France ; des travaux de consolidation du massif occidental, fragilisé par l'instabilité des sols, étaient prévus pour 2008.
Le mobilier recèle plusieurs pièces remarquables. Les stalles datées de 1691, en chêne et éléments de sapin, sont fortement peintes ; elles consistent en lambris à grands cadres avec pilastres cannelés, chapiteaux doriques, corniche à frise de triglyphes, appuis sculptés et miséricordes ornées de feuillages ou de têtes d'angelots, le pupitre présentant une frise d'acanthe. Ces stalles proviennent de l'ancienne abbaye de Prémontrés de Salival ; après la suppression de l'abbaye elles furent morcelées et des parties se retrouvèrent dans d'autres établissements avant qu'un reste ne soit conservé à Marsal ; elles sont classées au titre des objets historiques depuis le 24 mars 1972.
Des fragments sculptés en pierre de Jaumont, comprenant une dalle en relief représentant le corps du Christ et le devant d'un sépulcre, sont attribués vers 1430-1440 et classés au titre des objets depuis le 24 mars 1972. Une statue du Christ en croix en bois polychrome, datée du XVIIe siècle, est inscrite depuis le 28 octobre 1974. Le monument funéraire d'un comte de Salm et de son épouse, du XVIe siècle et provenant de l'abbaye de Salival, présente une dalle ornée reposant sur piliers à chapiteaux et bases doriques ; y figurent deux gisants — un chevalier en armure et son épouse en costume de l'époque Louis XII — accompagnés de deux nourrissons et d'un petit animal sculpté, ainsi qu'un bénitier circulaire ; les mains des deux gisants sont cependant manquantes ; ce tombeau est inscrit au titre des objets depuis le 20 décembre 2020.
La collégiale conserve aussi un reliquaire en calcaire, probablement du début du XIVe siècle, couvert d'un toit à clocheton et richement décoré de pilastres à trois étages, d'arcatures trilobées sous gables à crochets, de pinacles et d'une frise de rosettes ; plusieurs éléments décoratifs sont toutefois manquants ; cet objet est classé depuis 1972. La tour nord, dite « Saint-Martin », abrite sept cloches : Saint-Léger (1 650 kg, Ré bémol 3, fondue en 1502), Joséphine-Françoise (1 100 kg, Mi bémol 3, 1877), Pauline-Caroline (900 kg, Fa 3, 1877), Saints-Anges-et-Archanges (500 kg, La bémol 3, 2013), Saints-Martys (300 kg, Si bémol 3, 2013), Saints-Pasteurs (200 kg, Do 4, 2013) et la Cloche de l'Ermitage (40 kg, Do 5, 2013). Une plaque commémorative relative à la fondation des cloches a été inscrite au titre des objets le 20 décembre 2020.
