Origine et histoire de la Collégiale Saint-Louis
La collégiale Saint-Louis, située à Prudhomat au pied du château de Castelnau-Bretenoux, remplace une église probablement du XIIIe siècle. Refaite à partir de 1507 par Jacques de Castelnau pour honorer la mémoire de son père Jean II de Castelnau-Caylus, chambellan de Louis XI, elle fut érigée en collégiale au début du XVIe siècle avec un chapitre de huit chanoines et un doyen pourvus d’une dotation importante. Les chanoines, présentés à l'investiture par le seigneur de Castelnau, résidaient dans des maisons accolées à l'église, jouissaient du droit de sépulture et participaient aux offices quotidiens prévus. Louise de Bretagne, châtelaine de Castelnau, fit changer la dédicace au profit de saint Louis à la fin du XVIe siècle et offrit au chapitre le reliquaire du bras de ce saint. Les successeurs du lignage, puis la famille Albert de Luynes, héritèrent des biens; le chapitre fut réduit au XVIIIe siècle pour manque de ressources et dissous à la Révolution. En 1830 les descendants des ducs de Luynes vendirent le château et firent don de la collégiale à la fabrique paroissiale, avec l’ensemble des meubles, reliques et objets de culte, et l’édifice a été inscrit aux monuments historiques le 18 mars 1913.
L’édifice présente une nef unique de quatre travées, sans transept, et un chœur à cinq pans; son architecture, conforme au gothique tardif, se caractérise par un aspect austère, un clocher trapu et de puissants contreforts. Le tympan du portail est timbré du blason des Castelnau; à l’intérieur, les croisées d’ogives à liernes et les fenêtres de style flamboyant affichent une grande élégance. Les clés de voûte portent les écus de Guy de Castelnau, évêque de Périgueux, de Jean II, de son fils Jacques et d’Antoine. L’édifice mesure environ 25 mètres de longueur pour 8 mètres de hauteur.
La collégiale conserve un mobilier important : trois autels dont l’autel majeur, orné d’un retable daté de 1663 et décoré des armes des Castelnau, des Clermont-Lodève et des Saint-Bussan, retable offert par les jésuites aux époux Louis de Castelnau de Clermont-Lodève et Anne-Marguerite de Saint-Bussan et responsable du murage de la partie basse de la baie centrale. Sur cet autel se trouve un tableau représentant la Crucifixion, daté du XVIIIe siècle. Deux autels secondaires, placés avant l’entrée du chœur, semblent réunir des éléments de réemploi. La collégiale possède plusieurs reliquaires, dont un bras-reliquaire de saint Louis, daté de la fin du XIIIe ou du début du XIVe siècle et offert par Louise de Bretagne. L’ensemble des 26 stalles, attribuées à Jacques de Castelnau, daterait du début du XVIe siècle ; leur réalisation est liée, selon la tradition, à l’intervention du cardinal François Guillaume de Castelnau de Clermont-Lodève, qui fit venir des artistes italiens actifs à la cathédrale d’Auch. Parmi les sculptures et éléments mobiliers se trouvent des accoudoirs sculptés entourant une miséricorde, une miséricorde ornée, un groupe polychrome du Baptême du Christ en pierre (XVe siècle) et une Vierge à l’Enfant polychrome (XVe siècle).
Les vitraux des baies de la nef datent du XVIe siècle, mais il n’en subsiste que des fragments remontés lors de la restauration des années 1990; la baie axiale, représentant une Crucifixion, avait été endommagée par l’installation du retable en 1663. De part et d’autre de la baie axiale figurent des verrières représentant Jean II de Castelnau en orant accompagné de saint Jean-Baptiste et son épouse Anne de Culant avec sainte Anne; Jean II s’était marié en 1459 avec Anne de Culant.