Collégiale Saint-Martin de Colmar dans le Haut-Rhin

Patrimoine classé Patrimoine religieux Collégiale Eglise gothique

Collégiale Saint-Martin de Colmar

  • Place de la Cathédrale
  • 68000 Colmar
Collégiale Saint-Martin de Colmar
Collégiale Saint-Martin de Colmar
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Collégiale Saint-Martin de Colmar
Crédit photo : Eric Gaba (Sting - fr:Sting) - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XIIIe siècle, XIVe siècle, XVe siècle, XVIe siècle

Patrimoine classé

Ancienne collégiale : classement par liste de 1840

Origine et histoire de la Collégiale Saint-Martin

La collégiale Saint-Martin de Colmar, souvent appelée « cathédrale », est l'édifice religieux le plus important de la ville et l'une des plus grandes églises gothiques du Haut-Rhin, après la cathédrale de Strasbourg. Elle s'élève au cœur de Colmar, sur la place de la Cathédrale.

Des fouilles ont montré qu'une chapelle dédiée à saint Martin existait déjà avant l'an mil, et des vestiges datés du XIe siècle ont été mis au jour lors de sondages en 1972. Cet édifice primitif, doté d'une abside carrée, d'un transept et d'une nef, fut détruit par un incendie en 1106 et remplacé par une basilique romane. Par une bulle de 1234, le pape Grégoire IX érigea un chapitre collégial placé sous l'autorité de l'abbaye de Munster ; le chapitre compta seize chanoines à partir de 1245, puis douze à partir de 1440.

La reconstruction gothique actuelle s'étend de 1234 à environ 1365 : les travaux commencèrent par le transept, se poursuivirent par les trois nefs et les clochers sous la direction du maître Humbert, et s'achevèrent par le chœur et son déambulatoire d'après les plans de Guillaume de Marbourg. L'édifice ne fut jamais totalement mené à son terme : la tour nord prévue n'a pas été réalisée. Un incendie du 23 mai 1572 détruisit la charpente, le couronnement de la tour sud et le clocheton de la croisée ; trois ans plus tard un lanternon à bulbe remplaça le couronnement et contribue encore aujourd'hui à la silhouette caractéristique de l'église.

À la Révolution, le chapitre fut supprimé et l'édifice servit de cathédrale constitutionnelle du Haut-Rhin jusqu'au concordat de 1802, date à laquelle il redevint église paroissiale, bien qu'il conserve le nom de « collégiale ». La collégiale est classée au titre des monuments historiques depuis le 14 mars 1840.

De nouvelles campagnes de fouilles menées en 2022 dans le cadre du projet de piétonisation de la place ont confirmé la présence, autour de l'édifice, d'un cimetière urbain attesté par les sources du XIIIe au XVIIIe siècle et mis au jour un mur en appareil de gros galets et moellons de grès liés au mortier de chaux, interprété comme les restes possibles d'une fortification ou d'un mur d'enclos mentionné en 1212 ; cette découverte constitue le premier exemple de ce type mis au jour en Alsace.

L'édifice, construit en grès de diverses teintes selon les carrières, présente une nef de cinq travées barlongues séparées par des piles cylindriques cantonnées de quatre colonnettes — éléments provenant de l'église Saint-Thomas de Strasbourg — et un portail central dont le tympan à deux registres représente l'Adoration des mages et le Christ du Jugement dernier, surmonté d'un gâble ajouré. Les toits sont couverts de tuiles dites « à queue de castor ».

À l'intérieur, la longueur est de 78 m, la hauteur intérieure de 20 m, la largeur au transept de 34 m et la hauteur de la tour atteint 71 m. L'édifice comporte de nombreux portails — certains murés —, dont les plus importants sont ornés de tympans sculptés ; le toit coloré rappelle celui de la collégiale Saint-Thiébaut de Thann. Les massifs piliers de la façade confèrent un aspect lourd qui contraste avec l'allure aérienne des fenêtres de l'abside.

L'intérieur, dégradé pendant la Révolution et dépouillé après la suppression du mobilier du XIXe siècle, conserve cependant des sculptures et des vitraux médiévaux bien conservés, notamment une tête du Christ sans barbe au-dessus du portail nord. Pendant des siècles l'église a abrité la Vierge au buisson de roses peinte en 1473 par Martin Schongauer ; l'œuvre, volée en 1972 puis retrouvée en 1973, est désormais conservée à l'église des Dominicains.

Le chœur conserve vingt-trois stalles de chaque côté destinées aux chanoines de l'ancien chapitre ; l'ordre chronologique des représentations est inversé entre les deux côtés, de sorte qu'en commençant la visite à droite puis en revenant à gauche les personnages défilent dans l'ordre chronologique. Les scènes sculptées du côté droit renvoient principalement à l'Ancien Testament et incluent un triptyque présentant la Vierge à l'Enfant entourée de sainte Odile et de saint Martin ; celles du côté gauche évoquent les temps de l'Église primitive, avec un triptyque du Christ en croix encadré de saint Pierre et saint Paul, les quatre évangélistes, puis les docteurs grecs et latins de la tradition.

La collégiale abrite deux orgues : le grand orgue dont le buffet baroque date de 1755 et qui fut construit par Johann Andreas Silbermann, la partie instrumentale ayant été remplacée en 1979 par la maison Felsberg AG (Suisse), et un orgue de chœur construit en 1975 par Curt Schwenkedel ; un orgue positif de quatre registres a été acquis en 2018.

La sonnerie de la collégiale est réputée pour son harmonie. Après l'incendie de 1572 huit cloches furent fondues par un atelier de Berne, puis plusieurs furent retirées en 1793 pour être fondues à Strasbourg ; seules la Zwoelferglocke et la Rathglocke furent provisoirement conservées. Sur l'initiative du curé Louis Maimbourg, la sonnerie disparue fut remplacée par quatre cloches commandées à Jean-Louis I Edel et baptisées le 2 août 1819. Aujourd'hui le clocher abrite une sonnerie de huit cloches de volée et une petite cloche dans le clocheton ; parmi les cloches récentes figurent « Christ et Église » et « Marie » fondues en 1990 à la fonderie Bachert de Karlsruhe, plusieurs cloches fondues en 1976–1979 à la fonderie Schilling de Heidelberg, ainsi que la cloche « Martin » fondue en 1819 par Jean-Louis Edel.

Parmi les autres éléments remarquables figurent le transept nord, la façade ouest, l'abside, les portails avec leurs tympans sculptés — dont une scène montrant saint Nicolas sauvant des jeunes gens —, un cadran solaire et une méridienne indiquant le midi solaire, des horloges extérieure et intérieure, un autel-retable de la Vierge de Pitié (XIXe siècle, statue du XVIIe siècle), des reliefs et retables datés du XIVe au XIXe siècle, des fonts baptismaux, ainsi qu'une sculpture dite « Judensau » du XIVe siècle ornant la façade occidentale.

Liens externes