Collégiale Saint-Montain de La Fère dans l'Aisne

Patrimoine classé Patrimoine religieux Collégiale Eglise gothique

Collégiale Saint-Montain de La Fère

  • 18-22 Rue de l'Église
  • 02800 La Fère
Collégiale Saint-Montain de La Fère
Collégiale Saint-Montain de La Fère
Collégiale Saint-Montain de La Fère
Collégiale Saint-Montain de La Fère
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Collégiale Saint-Montain de La Fère
Collégiale Saint-Montain de La Fère
Collégiale Saint-Montain de La Fère
Crédit photo : Clément Parise - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Patrimoine classé

Eglise Saint-Montain : classement par arrêté du 7 janvier 1921

Origine et histoire de la Collégiale Saint-Montain

L’église collégiale Saint-Montain, ancienne collégiale située à La Fère dans l’Aisne, est classée au titre des monuments historiques depuis 1921. La princesse Marie de Luxembourg, dame de La Fère, a réalisé de nombreuses transformations à la Renaissance sur cette église d’origine romane. Selon les archives de l’Aisne et de La Fère, la légende veut qu’un ermite aveugle nommé Montan ou Montain, évangélisateur persécuté par les Barbares, se soit réfugié vers 437 dans la Phara ou Fara mérovingienne, site de l’actuelle La Fère. Les mérites et les vertus de ce pieux solitaire, notamment la prédiction faite à Célinie de la naissance de son dernier fils, saint Remi, qui devint archevêque de Reims et baptisa Clovis, se répandirent dans la région et lui attirèrent pendant quinze ans de nombreux pèlerins. Jusqu’en 1897, on signalait dans la prairie du Parc une source appelée « fosse Saint-Montain », réputée pour guérir les malades, surtout les enfants. C’est vraisemblablement pour honorer sa mémoire que l’église fut placée sous le patronage du bienheureux saint Montain, et la fête du 17 mai attirait encore des pèlerins au début du XXe siècle. L’église aurait été édifiée dès la fin du Xe siècle, sans doute à l’emplacement de la grotte où Montain réunissait ses disciples, sous l’épiscopat d’Élinaud, évêque de Laon ; la partie la plus ancienne serait l’ancien portail, dont la patine remonte aux VIIIe et IXe siècles, et l’on a relevé sur les fondations la marque de 1261. Émile Lecygne, peintre natif de La Fère, protesta en août 1853 contre le projet de démolition du portail, le décrivant comme une ogive très surbaissée, proche du plein cintre roman, ornée de dentelures, zigzags et chevrons, et reposant sur quatre petites colonnes romanes, témoignage rare d’un mélange stylistique et d’une grande valeur pour l’histoire de l’art médiéval. Autrefois, la collégiale comportait une tourelle en bois faisant office de guet, reliée au château voisin pour renforcer les défenses, et les rues environnantes se terminaient en impasse jusqu’à leur jonction vers 1850. Dès 1618, le clocher accueillait un service de guet assuré jour et nuit par les ecclésiastiques de la ville, et l’église conserve encore une meurtrière. Le clocher avait été érigé en 1588 puis en grande partie détruit par la foudre dans la nuit du 3 au 4 février 1732 ; un nouvel orage en 1787 l’endommagea légèrement dans sa partie supérieure. Lors de la Révolution française, les clochers de l’église Saint-Montain et d’autres édifices furent abattus jusqu’au niveau des toits sur décision datée du 18 novembre 1793, et ces cinq clochers furent adjugés le 25 janvier 1794 pour un total de 1 341 livres. L’édifice comptait autrefois quatorze chapelles dédiées notamment à saint Montain, Marie-Madeleine, Notre-Dame du Mont-Carmel, sainte Anne, Notre-Dame du Rosaire, Notre-Dame du Saint-Sépulcre, saint Martin et saint Nicolas ; aujourd’hui il n’en subsiste que quatre, vouées à la Vierge, à saint Montain, à saint Joseph et au Sacré-Cœur de Jésus. En 1980, les services des Beaux-Arts, avec l’aide de la municipalité de La Fère et de bénévoles, entreprirent des réparations sur des sections en mauvais état ; les travaux mirent au jour des fragments d’architecture funéraire, des ex-voto, des pierres tombales fracturées d’inhumés dans l’église, des carreaux reconstituables témoignant de la beauté des chapelles antérieures à la Révolution, et un enfeu du XVIe siècle, informations publiées en 1988 d’après les registres des archives locales et départementales.

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