Origine et histoire de la Collégiale Saint-Ours
La collégiale a été fondée en pénitence des fautes de Geoffroy Grisegonnelle et de son père Foulques le Bon, l'acte de fondation datant de 979-985. L'édifice actuel succède à une première église et à une construction commencée en 973. Au XIe siècle, une seconde collégiale Notre-Dame la remplaça, dont la tour-porche primitive subsiste en partie. L'essentiel de la reconstruction médiévale eut lieu entre 1130 et 1180 sous l'impulsion du prieur Thomas Pactius. La nef conserve des maçonneries du XIe siècle, notamment la première travée, et le voûtement en pierre du milieu du XIIe siècle entraîna la reprise des murs et l'adjonction de piles fortes. La tour occidentale et les tourelles pyramidales à huit faces, appelées « dubes », datent du milieu du XIIe siècle et marquent l'allure générale de l'édifice. La fin du XIIe siècle voit la reconstruction complète du chœur et des transepts avec absidioles. Longtemps placée sous le vocable de Notre-Dame, la collégiale devint après la Révolution église paroissiale dédiée à saint Ours. Au XIXe siècle elle prit définitivement le nom de Saint-Ours et remplaça l'église paroissiale ruinée du fort Saint-Ours. D'importants travaux de restauration eurent lieu entre 1844 et 1855 : Alexandre Vestier reconstruisit presque entièrement la tour de la croisée et les voûtes de la nef, puis de larges arcades furent percées en 1855 pour ouvrir la nef sur les bas-côtés. L'entrée est ornée d'un portail polychrome sculpté de personnages et d'animaux issus du bestiaire médiéval, et l'édifice renferme des sculptures romanes attribuées à Denis vers 1130-1150. La collégiale a abrité une relique réputée, une moitié de la ceinture de la Vierge apportée de Constantinople au Xe siècle, vénérée plusieurs fois par an. Agnès Sorel offrit un reliquaire en or et agate pour cette relique, qui disparut à la Révolution ; des rubans de contact appelés « mesures de la vraie ceinture » étaient autrefois utilisés comme protections lors de l'accouchement. Depuis avril 2005, l'église conserve le tombeau de marbre d'Agnès Sorel. Selon François de Belleforest, Ludovic Sforza aurait été enterré dans la collégiale ; des fouilles archéologiques menées en 2019 ont mis au jour de nombreuses sépultures, parmi lesquelles cinq dépouilles de religieux et de nobles datées du XIVe au XVIIIe siècle ont été identifiées. Une dépouille nécessitant des investigations complémentaires a motivé une nouvelle campagne de fouilles débutée le 30 novembre 2020. L'église est classée au titre des monuments historiques par la liste de 1840.