Origine et histoire de la Collégiale Saint-Paul
L'église Saint-Paul, située à Clermont-l'Hérault (Hérault), a été reconstruite sur l'emplacement d'une église antérieure dont de nombreux matériaux et éléments décoratifs ont été réemployés. La porte sud conserve un bas-relief représentant un Christ qui pourrait provenir de cette première église. Au XIIIe siècle, la décision de réunir les trois paroisses de la ville entraîna la reconstruction d'un édifice plus vaste ; le chœur et trois travées furent édifiés entre la fin du XIIIe et le début du XIVe siècle, et l'église fut inaugurée en 1313. Pour ne pas interrompre le culte, l'abside ancienne fut surélevée et complétée par deux absidioles, ouvrant la possibilité d'une nef à deux collatéraux. La nef fut ensuite prolongée et achevée au XIVe siècle, période à laquelle fut également construit le clocher. Les chapelles latérales, non prévues à l'origine, furent ajoutées le long des bas-côtés aux XIVe et XVe siècles. La voûte de la grande nef repose sur des piliers aux chapiteaux sculptés de feuillages, cordons et figures. À l'est, le chevet est couronné de mâchicoulis en plein cintre et de créneaux surmontés de pinacles, motifs qui se répètent le long de la nef principale. La façade ouest fut préparée pour recevoir une grande rose, réalisée au XVe siècle : cette rosace en grès de 8 mètres de diamètre, commencée en 1427 et achevée vers 1441, a fait l'objet de restaurations en 1850 puis entre 1949 et 1953. Aux XVIe et durant les guerres de Religion, l'édifice fut transformé en citadelle par les calvinistes, qui élevèrent un étage sur les voûtes des trois nefs et remplacèrent la charpente par de grosses murailles. Des éléments de fortification, dont deux tourelles pentagonales encadrant la façade occidentale, une tour-clocher massive au nord et une grosse tour octogonale avec porche, datent probablement de la seconde moitié du XIVe siècle et des conflits ultérieurs. À l'ouest, deux tours encadrent la rose ; l'une porte l'horloge, et l'ensemble est relié par des mâchicoulis. Des arcs-boutants furent ajoutés aux XVIIe et XVIIIe siècles, le campanile nord reçut une coupole en 1769 et le grand portail occidental fut construit en 1772 ; le porche occidental date aussi de 1772. L'édifice offre une élévation intérieure remarquable avec bas-côtés, particularité rare dans le gothique méridional. Classée au titre des monuments historiques dès la liste de 1840, la collégiale conserve des dimensions importantes : 47,75 m de longueur totale, 20,16 m de largeur pour les trois vaisseaux et 30,37 m avec les chapelles latérales, la hauteur sous clé de la nef atteignant 19,10 m. Les vitraux du chœur ont été réalisés par Eugène-Stanislas Oudinot vers 1880, tandis que la rosace intérieure est équipée de verrières de Francis Chigot (1951). L'orgue de tribune, acquis en 1835, a connu plusieurs démontages, sauvetages et restaurations ; il a été remonté sur une nouvelle tribune et restauré en 1998 par la Manufacture languedocienne des grandes orgues de Lodève, puis inauguré en 1999. L'orgue de chœur, un ancien instrument Cavaillé-Coll provenant de la cathédrale de Nîmes, a été installé en 1894 et relevé en 1988 par le facteur Alain Sals. Le mobilier comprend notamment, au revers de la façade, un tableau de La Sainte Famille par Jean Coustou (1787) et, au revers du portail nord, une toile représentant la Conversion de saint Paul, commandée en 1652. La collégiale abrite cinq cloches : quatre sont destinées au son de volée (dont le bourdon, fondu en 1861 par Burdin Aîné, près de deux tonnes, note do3) et une cloche du XVe siècle, située sur une tour de façade, sonne par tintements pour l'horloge ; d'autres cloches datent de 1869 (Jacob Holtzer) et 2005 (Joseph Granier). Le beffroi intérieur a été restauré en 2007 par Bodet.
