Collégiale Saint-Pierre d'Aire-sur-la-Lys dans le Pas-de-Calais

Patrimoine classé Patrimoine religieux Collégiale Eglise gothique

Collégiale Saint-Pierre d'Aire-sur-la-Lys

  • Centre-ville
  • 62120 Aire-sur-la-Lys
Collégiale Saint-Pierre dAire-sur-la-Lys
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Crédit photo : JonathanF08 - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XVIe siècle, XVIIIe siècle, Moyen Age

Patrimoine classé

Eglise Saint-Pierre : classement par liste de 1862

Origine et histoire de la Collégiale Saint-Pierre

La collégiale Saint-Pierre d'Aire-sur-la-Lys, dans le Pas-de-Calais, est une ancienne collégiale et église paroissiale, emblème de la ville, admirée pour ses dimensions et sa décoration, qualifiée par Edmond Martène et Ursin Durand comme « une des plus grandes, des plus délicates et des plus décorées des Pays-Bas ». L'édifice actuel succède à une église romane consacrée en 1166 par l'évêque de Thérouanne Milon Ier ; il ne subsiste de celle-ci que quelques pierres réemployées et les bases des piliers de l'abside, visibles sous les dalles de verre du chœur. Le chapitre de chanoines d'Aire fut institué par Baudouin V en 1059 et confirmé par bulle papale de Calixte II en 1119. La construction de la collégiale s'étend entre 1492 et 1634, des pierres sculptées signalant l'avancement des travaux, et l'église est devenue paroissiale en 1803. Elle a bénéficié des libéralités des deux fils bâtards de Philippe le Bon, Antoine et Jean ; le chœur était achevé un peu avant 1431. La tour, commencée en 1569 et terminée en 1624, s'effondra immédiatement et l'achèvement complet de l'édifice intervint en 1634, tandis que les chanoines y célébraient déjà l'office. Dès 1624 et après les sièges de 1641 et 1676, la collégiale subit des restaurations en raison des dégâts causés par les effondrements et les combats, et le siège de 1710 l'affecta au point d'entraîner un nouvel effondrement de la tour en 1711. Le XVIIIe siècle fut consacré à la reconstruction ; le financement progresse lentement, les chanoines apportant leur concours dès 1725 et des quêtes complétant les sommes nécessaires. Le chantier du chœur s'ouvre en 1728 sous l'impulsion de l'entrepreneur Fauquembergue ou Harembergue, l'office y étant célébré pour Pâques 1729 ; le transept, la nef et la voûte sont rétablis entre 1733 et 1738, et la tour est réédifiée entre 1735 et 1750 avant l'érection du beffroi en 1764.

Au XIXe siècle, Mgr Edouard Scott, curé d'Aire de 1829 à 1887, aménage entièrement l'intérieur selon sa devise « Dilexi decorem domus tuae » : il établit des salles de catéchisme en 1833, fait peindre les murs, pave le sol de marbre en 1844, remanie les remplages, pose des verrières historiées et remplace les balustrades du triforium. Les voûtes du chœur et de la nef sont refaites en 1864, et un mobilier neuf est commandé à Auguste Boileau, qui réalise le jubé (1840‑1842), la chaire (1845) ainsi que les autels et clôtures des chapelles (1850‑1856), tandis que le chemin de croix est installé en 1851. Ces interventions, appréciées à l'époque, favorisent la renommée de l'édifice, qui est classé monument historique en 1862. Au XXe siècle, des restaurations menées par Pierre Paquet dès 1907 sont interrompues par la Première Guerre mondiale ; les remplages édifiés par Mgr Scott sont détruits et la toiture est atteinte. Après un ouragan en 1922, des travaux reprennent sur la tour et le chœur dès 1924, Huignard poursuivant le renouvellement des balustrades, des réseaux de fenêtres et des arcs-boutants. Durant la Seconde Guerre mondiale, la collégiale subit de nouveaux dommages : en mai 1940 un bombardement allemand souffle dix‑huit fenêtres et atteint des toitures, puis en août 1944 des bombes de la RAF détruisent les chapelles rayonnantes du côté sud et endommagent mobilier, fenêtres et voûtes. Les campagnes de restauration d'après‑guerre permettent la réouverture au culte en 1954 ; le chœur est rouvert le 8 août 1981 puis repavé deux ans plus tard.

L'édifice présente des dimensions impressionnantes — longueur extérieure 105 mètres, largeur 40 mètres, nef centrale 10 mètres de large, voûtes latérales hautes de 10 mètres, grandes voûtes hautes de 20 mètres et tour culminant à 65 mètres — ce qui lui confère l'allure d'une grande cathédrale malgré l'absence d'un siège épiscopal. Extérieurement, la collégiale se signale par un volume rectangulaire élevé, une façade en pierres blanches à trois étages, une abside arrondie et un plan en croix latine ; les murs percés de larges fenêtres reposent sur un soubassement en grès, les parois supérieures étant en brique et les angles en pierre blanche. La façade livre une grande fenêtre au deuxième étage, des écussons portant les armes des Caverel et les dates 1688 et 1837, et un fronton sommé d'une croix ; depuis 2018 une partie du flanc sud fait l'objet de travaux de restauration et, retirés avant les journées du patrimoine 2019, des échafaudages ont laissé apparaître sous un vitrail un boulet de canon du siège de 1710. À l'intérieur, malgré la durée du chantier et les restaurations, l'ensemble conserve une unité stylistique gothique : rez-de-chaussée, nef, chœur, voûtes hautes et croisée d'ogives en témoignent. Le vestibule sous la tour précède une nef de sept travées barlongues avec vaisseau central et bas-côtés ouvrant sur des chapelles latérales de tailles diverses ; le transept à deux travées par bras s'ouvre sur un chœur profond de quatre travées terminé par une abside à cinq arcades ceinturée d'un déambulatoire desservant des chapelles rayonnantes. L'élévation comporte trois niveaux — grandes arcades, triforium sans passage et fenêtres hautes — et les matériaux varient selon l'élément : grès pour le soubassement et les piles de la nef, calcaire pour les piles des bas-côtés et du déambulatoire, brique pour les cloisons entre chapelles. Malgré les destructions liées aux conflits, la collégiale conserve un mobilier riche comprenant notamment un buffet d'orgues de 1633, une statue de Notre‑Dame Panetière de 1510, une Vierge flamande du XVe siècle, une statue de saint Pierre à l'entrée, ainsi que la chaire et le jubé datés de 1845.

Le culte de Notre‑Dame Panetière est au cœur de la vie religieuse locale : la statue, située près de l'autel à gauche du jubé, est portée en procession chaque 15 août et son culte a récemment célébré ses 800 ans. La légende associée rappelle qu'à l'occasion d'un siège la ville fut délivrée par l'arrivée d'un convoi de pains et qu'en mémoire de ce secours la Vierge fut invoquée sous le vocable de Notre‑Dame de la Panetière ; autour de ce culte se développèrent des actes de charité, une confrérie et un pèlerinage annuel.

Liens externes