Collégiale Saint-Victor et Sainte-Couronne d'Ennezat dans le Puy-de-Dôme

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Frise chronologique

Patrimoine classé

Personnages clés

Origine et histoire de la Collégiale Saint-Victor et Sainte-Couronne

La collégiale Saint-Victor-et-Sainte-Couronne est une ancienne collégiale romane et gothique située à Ennezat, dans le Puy-de-Dôme (Auvergne-Rhône-Alpes). Le chapitre a été fondé entre 1061 et 1073 par Guillaume, comte de Poitiers, et sa création a été approuvée par une bulle du pape Alexandre II. Il comprenait douze chanoines, un doyen nommé Arnaud et un aumônier nommé Raoul. En 1173, Henri II d’Angleterre, duc d’Aquitaine et comte d’Anjou, écrivit depuis Montferrand à l’archevêque de Bourges et à l’évêque de Clermont pour confirmer la fondation. Aux XIIe et XIIIe siècles, des mécènes plantagenêt et capétiens s’appuyèrent sur la réputation de la collégiale pour étendre leur influence dans la région. La nef, le transept, le massif barlong et le premier étage du clocher octogonal relèvent de la construction romane du XIIe siècle. Les chanoines remplacèrent ensuite le chevet roman par un chevet gothique, les sources évoquant une intervention aux XIIIe-XIVe siècles. L’édifice figure sur la première liste des monuments historiques établie en 1840. La collégiale illustre les traits des grandes églises romanes de Basse-Auvergne : massif barlong, clocher octogonal, déambulatoire, chapelles rayonnantes et décors en pierres volcaniques, modillons et cordons de billettes. Le massif barlong, qui surmonte la croisée du transept et est couronné par le clocher, se caractérise par deux toits en appentis encadrant la base du clocher et participe à l’étagement des volumes. Le clocher octogonal d’Ennezat affiche des faces percées de fenêtres simples (et non de baies géminées) ; les fenêtres du premier étage sont soulignées par un cordon de billettes et seul le premier étage est d’époque. Les façades latérales de la nef et du transept reprennent la structure des églises majeures, avec des fenêtres logées sous de grands arcs de raidissement, mais ces arcs sont surmontés de baies simples plutôt que de triplets aveugles. Le transept présente un motif décoratif typique formé d’un triplet : une arcature surmontée d’un arc en mitre encadrée de deux arcatures surmontées d’arcs en plein cintre. La nef, étroite (3,75 m), est couverte d’une voûte en berceau lisse et séparée des collatéraux par des piles carrées munies de colonnes engagées et de chapiteaux ornés de palmettes très stylisées ou de feuilles d’acanthe. Un chapiteau au bout de la nef figure le sort réservé à l’usurier. Le décor sculpté demeure peu figuratif, privilégiant des motifs géométriques d’inspiration enluminée et des références antiquisantes. L’évolution de la qualité des chapiteaux, apparemment croissante d’ouest en est, suggère soit un progrès technique, soit une hiérarchie spatiale plus nette dans l’espace liturgique. Deux peintures murales du XVe siècle sont conservées et classées depuis 1840 : un Jugement dernier peint à la cire en 1405 et une fresque du Dict des trois morts et des trois vifs datée de 1420. L’ensemble constitue un témoignage important de l’évolution architecturale et du décor religieux entre les périodes romane et gothique en Basse-Auvergne.

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