Origine et histoire de la Collégiale Saint-Vincent
La collégiale Saint-Vincent de Montréal, située dans l'Aude en région Occitanie, est une ancienne collégiale classée au titre des monuments historiques en 1862. Après le traité de Meaux de 1229, la châtellenie devint royale et l'activité spirituelle y est attestée dès 1235. En 1269 la commune comptait deux paroisses : Sainte-Marie de l'Amandier hors les murs et Saint-Vincent dans l'enceinte fortifiée. Les paroissiens cherchaient depuis longtemps à agrandir leur église et, en 1273, Philippe III leur accorda la remise des censives royales sur les maisons contiguës, ce qui permit la poursuite rapide des travaux. Au début du XIVe siècle la paroisse fut érigée en collégiale par le pape Jean XXII ; le chapitre, richement doté, réalisa d'importants aménagements, notamment le chœur, des chapelles, une tour et le porche sud. La collégiale acquit une cloche en 1588 et la tour sud fut surélevée de deux étages à la charnière des XVIe et XVIIe siècles pour l'abriter. Aux XVIIe et XVIIIe siècles on installa les stalles dans le chœur, celui-ci fut adapté pour les recevoir et une nouvelle sacristie fut construite en 1763. En 1783 le chapitre fit voûter la nef d'une fausse voûte d'ogives en briques et plâtre.
La façade méridionale présente en son centre un porche richement sculpté, précédé d'un large escalier à deux degrés, dont le gâble masque en partie une rosace percée au-dessus de la porte. À l'est s'élève une haute tour octogonale coiffant le clocher et ornée d'arcatures aveugles, tandis qu'à l'ouest une tourelle circulaire surmonte un encorbellement d'angle ; de part et d'autre du portail d'entrée s'ouvrent six hautes fenêtres, trois de chaque côté, qui éclairent les chapelles latérales. Le portail secondaire de la façade occidentale est assez détérioré et, au nord de cette même façade, une tourelle octogonale fait pendant au clocher ; le chevet polygonal est en partie masqué par la sacristie de 1763.
L'intérieur comprend une nef unique d'environ 20 mètres de largeur, bordée de treize chapelles logées entre les contreforts — sept à droite et six à gauche, l'emplacement manquant étant occupé par la porte d'entrée. L'abside pentagonale est précédée d'un chœur pourvu de soixante-six stalles de bois finement sculptées, trente-trois hautes et trente-trois basses, datées du XVIIe siècle. L'église conserve de nombreux tableaux : dans le chœur se trouvent sept toiles de Jean-Baptiste Despax retraçant la vie et le martyre de saint Vincent, avec au centre une grande composition de 6,00 × 3,90 m représentant le saint sur un lit de roses et six toiles de 1,80 × 3,50 m illustrant l'ordination, la prédication, l'arrestation, le jugement, le martyre et l'apothéose ; dans la chapelle en face de la porte d'entrée deux toiles de Jacques Gamelin représentent saint Pierre guérissant un paralytique et saint Roch secouru par un ange, et, dans les chapelles latérales proches du chœur, on trouve encore de lui un Archange Gabriel et une Assomption de la Vierge.