Origine et histoire de la Collégiale Saint-Vivent de Braux
La collégiale Saint-Vivent de Braux, aussi appelée collégiale de Saint-Pierre-des-Liens, se situe dans la commune de Bogny-sur-Meuse, dans les Ardennes. Il s'agit d'une ancienne collégiale carolingienne fondée au IXe siècle par l'archevêque de Reims Ebbon, initialement dédiée à saint Pierre. Ebbon y plaça les reliques de saint Vivent, neuvième évêque de Reims, et de saint Panteleon, martyr originaire de la région de Carthage, ce qui provoqua pendant plusieurs siècles un pèlerinage lié à une fontaine réputée miraculeuse et fit progressivement prévaloir le nom de saint Vivent. Les travaux se poursuivirent sous Hincmar, successeur d'Ebbon, qui dota la collégiale d'un chapitre de douze chanoines. En 1604, sous le contrôle protestant de la principauté de Château-Regnault, l'église fut placée sous interdit par l'archevêque de Reims, qui envoya sur place son coadjuteur. La nef et les bas-côtés résultent d'un remaniement aux XVIe et XVIIe siècles. Jusqu'à la Révolution, la paroisse fut desservie par un chanoine ; en 1790 Braux fut érigé en doyenné par l'archevêque de Reims et, après le Concordat, rattaché au doyenné de Monthermé. L'église et la crypte sont inscrites au titre des monuments historiques par arrêté du 23 août 1963.
L'édifice présente un plan absidial avec une nef unique, un chœur et un transept de style roman enrichis à la fin du XIIe siècle par des voûtes sur croisées d'ogives, et un chevet circulaire à sept côtés. La façade actuelle, reconstruite en 1775, comporte une tour carrée servant de base à un clocher octogonal et a été édifiée en avant de l'église, six marches au-dessus de son niveau. Le mur extérieur du chevet peut remonter à la fondation ; une crypte a dû exister par le passé.
Parmi les éléments remarquables figurent un dallage et des revêtements muraux en marbre, des autels en marbre, une châsse du XVIIIe siècle renfermant les reliques de saint Vivent et de saint Panteleon, une cuve baptismale du XIIe siècle en pierre bleue de Givet ornée de grotesques, un vitrail de saint Vivent réalisé par Brigitte Simon en 1950, un ensemble de six verrières géométriques d'Albert Delloux, plusieurs bas-reliefs et ex-voto en pierre (dont un Christ en croix avec la Vierge, saint Jean et deux donateurs, une tête de saint Jean l'Évangéliste, des reliefs des autels de saint Nicolas et de la Vierge, et du tombeau du maître-autel), ainsi que de grandes orgues ; le chœur, les orgues, le portail et les fonts baptismaux sont également des éléments notables, ces derniers étant classés.
Le chapitre a compté, au fil des siècles, des chanoines et prébendés tels que Nicolas-Vivent Raguet, Étienne Cagniart — qui fut prévôt du chapitre avant de devenir curé de Charleville — et Pierre-Louis-Hector de Singly, ainsi que plusieurs autres membres mentionnés dans les archives. Pour approfondir l'histoire et l'architecture de la collégiale, on se réfèrera aux études et monographies citées en bibliographie, notamment les travaux de Dom Albert Noël, l'abbé Simon, H. Collin, P. Bertrand, A. Gerhards et l'article de Cédric Roms et Patrice Bertrand.