Origine et histoire de la Collégiale Sainte-Croix
La collégiale Sainte‑Croix de Montélimar est attestée dès le XIIe siècle et une bulle papale la désigne comme dépendance de l'abbaye de l'Île‑Barbe. D'origine romane, il ne subsiste de cette période qu'une partie basse de la tour du clocher. L'empereur Frédéric II Barberousse y vint pour son sacre en tant que roi d'Arles. Après le rattachement de la ville au Dauphiné, le dauphin Louis sollicita l'élévation de l'église en collégiale auprès du pape Nicolas V ; la décision favorable intervint en 1449, précédant d'importants travaux de transformation. L'édifice fut agrandi à la fin du XVe siècle et la façade principale, de la première moitié du XVIe siècle, présente un portail composé de deux ouvertures en plein cintre encadrées par trois colonnes toscanes ; un fronton triangulaire au‑dessus de la corniche a disparu. Le clocher, reconstruit au milieu du XVIe siècle et achevé en 1555, est élevé en plusieurs étages ornés de pilastres, chapiteaux ioniques, architrave et corniche ; sa partie haute est bordée d'un acrotère et d'angles en pierre sculptée. En 1567 la ville fut pillée et la collégiale incendiée : le chœur, l'abside et le clocher furent les éléments principaux à subsister. La reconstruction débuta en 1577 et s'acheva en 1606, date portée sous une fenêtre gothique, tandis que le culte catholique fut rétabli en 1589. Au cours du XVIIe siècle, on ajouta une sacristie au sud‑est en 1638 et l'orgue fut rénové en 1682 ; en 1616 puis en 1700 des jacquemarts furent remplacés. Après la révocation de l'édit de Nantes, la cloche du temple protestant démoli fut installée dans la collégiale sous le nom de « la Calvine ». Le chœur reçut une clôture en fer forgé en 1755, déplacée en 1848. Transformée pendant la Révolution en temple du culte de la Raison, l'église retrouva le culte catholique sous le Concordat en 1802 ; en 1818 on réalisa la voûte en briques de la nef et la tribune des orgues. Sur le plan architectural, la nef principale et les bas‑côtés du XVIe siècle ont reçu des tribunes et des baies ajourées en ciment moulé au milieu du XIXe siècle, tandis que le chœur, voûté sur croisées d'ogives, présente une abside polygonale et des chapiteaux ornés de motifs animaliers. La collégiale a conservé au fil des siècles un mélange d'éléments romans, gothiques et de la Renaissance, témoignant des nombreuses campagnes de reconstruction et d'embellissement. Elle est inscrite à l'inventaire des monuments historiques.