Colombier du Manoir d'Argences à Saussey dans la Manche

Patrimoine classé Patrimoine rural Colombier

Colombier du Manoir d'Argences à Saussey

  • Le Manoir de Saussey
  • 50200 Saussey
Propriété privée

Période

1er quart XVIIe siècle

Patrimoine classé

Le colombier, en totalité (cad. A 203) : inscription par arrêté du 16 juillet 2001

Origine et histoire du Colombier du Manoir d'Argences

Le manoir d'Argences se situe au hameau d'Argences, à 1,4 km au nord‑ouest de l'église Saint‑Martin de Saussey, dans le département de la Manche en Normandie. L'édifice, partiellement inscrit au titre des monuments historiques, a été construit entre 1607 et 1815 et conserve un ensemble architectural du début du XVIIe siècle. Il a été édifié au début du XVIIe siècle par Robert Varin, sieur d'Argences, qui avait acquis le tènement dit Riqueureuil à Saussey, puis a été transmis à sa fille Charlotte Varin, vendue ensuite à Gabriel Le Bas qui conserva le domaine jusqu'en 1656. Le domaine passa ensuite à la famille Le Prestre, dont plusieurs membres portèrent le titre de sieur d'Argences; Alexandre Le Prestre‑Pontyvon (1770‑1851) fut le dernier de la lignée. Par héritage, la propriété revint ensuite aux familles Huard, Lebrun et Laisney; André Laisney y décéda en 1978. Le manoir a été acquis ultérieurement par M. Gianadda, puis en 1989 par Caroline de Baroncelli de Javon et Philippe Lecardonnel, et en 2015 par Philippe Michaud et Jean Nguyen.

Le logis et les constructions s'organisent autour d'une cour fermée et comprennent une dizaine de bâtiments bordés de douves ou de viviers; l'accès se fait par une double porte cintrée, charretière et piétonne. Le logis peut être daté du début du XVIIe siècle d'après plusieurs inscriptions visibles : 1607 sur une poutre de la grange, 1610 sur une poutre du colombier et 1613 sur une poutre de la charterie. En 1718, Philippe Le Prestre fit aménager les appartements de la maison, comme l'indique une pierre de la cour; cet aménagement comprend l'escalier et les boiseries de la grande chambre du premier étage. Le déversoir de la grande douve, situé au nord‑ouest du jardin, porte la date de 1815 et serait l'œuvre de Louis‑Charles Le Prestre d'Argences.

La chapelle se trouvait au premier étage; en 1950 on pouvait encore y voir la pierre d'autel, et un inventaire du XIXe siècle mentionne la découverte d'un flacon d'eau bénite daté de 1792. Le colombier, daté du début du XVIIe siècle et inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 16 juillet 2001, est un rare exemple de colombier de plan rectangulaire dans la région et comporte 844 boulins en diorite de Coutances; bâti le long de la douve, il fait office de mur d'enceinte et symbolise les droits seigneuriaux. Les jardins, conçus par Caroline Lecardonnel, ont reçu plusieurs distinctions : le prix Bonpland de la Société nationale d'horticulture en 1999, le premier prix HSBC Private Bank décerné par les Vieilles Maisons Françaises, le label Jardin remarquable en 2004 et le prix Top des parcs Briggs & Stratton en 2009; Caroline Lecardonnel a été reconnue meilleur jardinier du département de la Manche en 2003.

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