Origine et histoire de la Colonne de Juillet
La colonne commémorative dite Colonne de Juillet, érigée sur la place de la Bastille, marque le souvenir des Trois Glorieuses de juillet 1830. Monument élevé entre 1835 et 1840, il a été inauguré en juillet 1840. Conçue initialement par Jean-Antoine Alavoine, l'œuvre fut reprise et modifiée par Joseph-Louis Duc après la mort d'Alavoine. Le fût porte gravés en lettres d'or les noms des victimes des journées révolutionnaires de juillet 1830 et le sommet est surmonté d'une statue du Génie réalisée par Dumont. Une plaque au pied de la colonne rend hommage aux citoyens « qui s'armèrent et combattirent pour la défense des libertés publiques » lors des journées des 27, 28 et 29 juillet 1830. Le monument repose sur un vaste soubassement enjambeur du canal de l'Ourcq, vestige des projets d'alimentation en eau entrepris sous l'Empire. Sous la voûte qui traverse le canal se trouvent des caveaux funéraires accueillant les dépouilles des révolutionnaires de juillet 1830 et d'autres victimes de 1848 ; certaines sources mentionnent également la présence de momies égyptiennes enfouies par erreur. La colonne, d'ordre corinthien, combine socles en marbre et éléments en bronze : plusieurs assises décorées, médaillons et têtes de lion ornent le soubassement, tandis que le fût est formé de tambours métalliques. Des palmes, couronnes, rameaux, armes et figures sculptées enrichissent l'ornementation du piédestal et du chapiteau, qui supportent le Génie tenant un flambeau et des fers brisés. La statue, aux ailes déployées et à l'étoile frontale, symbolise la liberté et la lumière selon l'intention sculpturale. Le monument mesure un peu plus de cinquante mètres ; on compte deux cent quarante marches pour atteindre le sommet, accès qui demeure fermé au public pour des raisons de sécurité. Pour l'inauguration, une cérémonie solennelle accompagna le transfert des corps et donna lieu à une composition funèbre dirigée par Hector Berlioz. Au fil du XIXe siècle la colonne et la place ont été le lieu de commémorations et d'épisodes politiques importants, notamment lors des révolutions de 1848 et des événements liés à la Commune de Paris. Certaines interprétations contemporaines ont aussi vu dans les attributs de la statue des connotations maçonniques ou lucifériennes, lecture parmi d'autres du symbolisme public. Classée au titre des monuments historiques, la colonne fait l'objet d'aménagements de protection incluant ses aménagements funéraires souterrains, ses soubassements, la grille et les pavillons d'entrée. Des campagnes de restauration ont été menées à différentes périodes, dont des travaux dans les années 1988-1989 et une restauration plus récente qui a permis, en octobre 2021, de rouvrir au public le sous-sol et la nécropole tout en maintenant la plateforme sommitale fermée. La colonne reste un point de repère visible de la place de la Bastille, desservi par la station de métro Bastille.