Origine et histoire de la Colonne de la duchesse d'Angoulême
La colonne commémorative de la duchesse d'Angoulême se dresse dans les jardins de l'abbaye de Saint-Florent-le-Vieil, sur le mont Glonne, dominant la Loire. Conçue sur les plans de l'architecte François-Villers, elle présente une hauteur totale de quinze mètres, comprenant un socle de 2,5 mètres surmonté d'une colonne doriques et coiffée d'une couronne métallique. La couronne, dite des Dauphins de France, associe une base de neuf fleurs de lys, quatre dauphins héraldiques formant des arceaux et une fleur de lys sommitale. Le socle est entouré d'une grille et porte quatre plaques d'ardoise gravées commémorant la venue de la duchesse d'Angoulême à Saint-Florent-le-Vieil, lieu symbolique des guerres de Vendée. Une plaque orientée vers l'abbatiale rappelle que la colonne fut inaugurée en présence de la duchesse de Berry en 1828 et fait mention du passage de la duchesse d'Angoulême le 27 septembre 1823. Une autre plaque, face à la Loire, évoque le passage de l'armée vendéenne à Saint-Florent après la bataille de Cholet, le 18 octobre 1793. La plaque ouest relate une restauration entreprise en 1856 par souscription publique, interrompue puis achevée en 1899 par M. Ernest Gazeau, qui offrit la couronne. La plaque sud, dont certaines inscriptions furent détruites en 1830, comportait des dédicaces à l'adresse de la duchesse d'Angoulême, des formules « Dieu et le Roi » et la locution latine « pro DEO et REGE ». Érigée à l'occasion de la venue de Marie-Thérèse de France, fille aînée de Louis XVI et Marie-Antoinette, la colonne est contemporaine du tombeau néo-classique du général vendéen Bonchamps, réalisé par David d'Angers pour l'abbatiale. L'ensemble de la colonne, du tombeau de Bonchamps et de la chapelle Cathelineau forme un ensemble cohérent, la chapelle ayant été construite ultérieurement pour abriter le tombeau d'un autre chef vendéen. Au plan patrimonial, le monument combine valeur commémorative, portée politique liée à la réaffirmation du pouvoir royal des Bourbons et intérêt dans le paysage monumental de l'abbaye. L'ouvrage a fait l'objet d'une restauration dans les années 1970 et est inscrit au titre des monuments historiques depuis 2010.
