Colonne de la Grande Armée à Wimille dans le Pas-de-Calais

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Frise chronologique

Patrimoine classé

Personnages clés

Origine et histoire de la Colonne de la Grande Armée

La colonne de la Grande Armée, érigée à Wimille près de Boulogne-sur-Mer, est une colonne commémorative de 54 mètres dessinée par l'architecte Éloi Labarre, élevée entre 1804 et 1841 et surmontée d'une statue de Napoléon. Elle fut voulue à l'initiative du maréchal Soult pour commémorer la distribution des croix de la Légion d'honneur au camp de Boulogne le 16 août. Les soldats contribuèrent financièrement à son édification par des retenues sur solde et les officiers par des sacrifices analogues, et Labarre, déjà auteur des plans du second théâtre de Boulogne, en fut l'architecte. La première pierre fut posée le 9 novembre 1804, mais les travaux furent interrompus en 1805 lors du départ de l'armée pour Austerlitz. À la chute de l'Empire, la colonne n'atteignait que vingt mètres; les sculptures de Houdon et Moitte furent brisées et certains bronzes réutilisés pour des statues à Paris, tandis que les deux lions furent épargnés. Les travaux reprirent en 1819 ; la plate-forme placée en 1821 prit alors une vocation en l'honneur de Louis XVIII et la colonne fut couronnée d'un globe royal en 1823. En 1827 furent achevés deux pavillons à l'entrée du domaine, des jardins attenants et une allée triomphale. Sous la monarchie de Juillet, la colonne retrouva sa vocation initiale et une statue de Napoléon, sculptée par François-Joseph Bosio d'après le modèle de Houdon et le représentant en costume de sacre tenant la croix de la Légion d'honneur, fut posée au sommet le 15 août 1841. Classée monument historique le 31 mars 1905, la colonne est gérée par le Centre des monuments nationaux. La statue de Bosio, endommagée, fut remplacée en 1962 par une œuvre de Pierre Stenne à la demande du général de Gaulle, qui souhaitait voir Napoléon représenté en habit de « petit caporal » ; l'ancienne statue fut restaurée en 1984 et déposée dans l'un des pavillons d'entrée. La statue actuelle tourne le dos à la mer, geste interprété comme le renoncement de Napoléon à la conquête de l'Angleterre ou, selon d'autres avis, comme une orientation vers l'entrée du site. En 2002 la colonne fut frappée par la foudre, entraînant des éclatements de pierre au sommet et la réalisation d'une restauration. Le site présente un intérêt touristique notable pour le Boulonnais : il est possible de monter au sommet pour un panorama sur Boulogne et un petit musée est installé dans le pavillon de droite ; en 2014 la colonne a accueilli 22 000 visiteurs. La recherche et l'exploitation des marbres locaux ont été liées à ce projet : selon C. P. Brard (1808), les travaux destinés à la colonne conduisirent à la découverte d'un marbre local par M. Piron, qui donna son nom à la carrière. Le monument a donné lieu à de nombreuses représentations et objets commémoratifs, parmi lesquels des médailles, des bas-reliefs — notamment celui où Soult présente les plans à l'Empereur — et l'ancienne statue de Bosio, aujourd'hui conservée en musée.

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