Patrimoine classé

Colonne en marbre blanc : classement par arrêté du 26 décembre 1906

Origine et histoire

La colonne en marbre blanc, dite colonne du pape, est une colonne commémorative érigée à Nice en souvenir des deux brefs séjours de Pie VII en 1809 et en 1814. Pie VII fut à Nice du 7 au 9 août 1809, quelques semaines après son enlèvement à Rome et son transfert en exil en France. Dès son entrée dans le pays niçois il fut reconnu ; la reine Marie‑Louise d’Étrurie et son fils vinrent à sa rencontre et une grande cérémonie avait été organisée. À son arrivée, le souverain pontife fut accueilli par une foule nombreuse, les maisons furent illuminées, il logea trois jours à l’hôtel de la Préfecture, se montra au balcon pour bénir la population et des feux d’artifice furent tirés depuis le bord de mer. La veille de son départ, soixante‑douze barques de pêcheurs et plus de 1 600 personnes attendaient sa bénédiction. Pie VII revint en février 1814, après sa libération et son départ de Fontainebleau, traversant la France sous les acclamations des populations. À Nice, 150 prêtres accompagnés des habitants marchèrent devant sa voiture ; à la Croix de Marbre le peuple détela les chevaux et traîna lui‑même la voiture jusqu’à l’église puis jusqu’à la Préfecture. Ému par cet accueil, le pape envoya au maire un portrait qui fut placé dans la salle du Conseil. La colonne a été élevée à l’emplacement même où la voiture du pape avait été portée en triomphe jusqu’à la cathédrale. L’idée d’ériger ce monument remonte à 1815 ; il se situe sur la place de la Croix de Marbre, en bordure de la rue de France, place créée en 1821‑1822 par l’achat des terrains appartenant aux sieurs Todon et Barralis. La colonne a été érigée le 4 septembre 1823 et classée au titre des monuments historiques par arrêté du 26 décembre 1906. La colonne présente deux particularités : les armoiries figurant sur la croix sont celles de la famille Chiaramonti et non les armoiries pontificales, et la croix est à deux branches horizontales, comparable à la croix de Lorraine. Sur les quatre faces du socle figurent des inscriptions en latin qui rappellent les événements et les acteurs des séjours pontificaux. La face est, orientée vers le centre de la place et la vieille ville, évoque le retour heureux de Pie VII en août 1809 et l’enthousiasme des citoyens et des étrangers qui l’accompagnèrent avec vœux et larmes. La face nord rappelle l’entrée acclamée de février 1814 et le rôle du collège des pères canoniques, du clergé et des congrégations qui vinrent au‑devant du pape. La face ouest évoque le séjour pontifical de février 1814, la ville illuminée et la bénédiction accordée aux habitants de tous âges et conditions. La face sud mentionne l’autorité du roi Charles‑Félix, la décision des travaux en 1822 confiée aux consuls Raymond Garin, comte de Cocconato, Jean‑Joseph Franco et Étienne Levamis, et la consécration du monument l’année suivante sous les consuls Aloysio‑Alexandre Saisi, Jean Pécoud et Pierre Verani. L’ensemble se compose de la colonne elle‑même, de la Croix de Marbre en arrière‑plan, des armoiries et d’une plaque en latin.

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Voir également

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