Période
XIIIe siècle, 2e moitié XIVe siècle, milieu XIXe siècle
Patrimoine classé
Le corps de logis avec le cellier, les granges et le colombier, les vestiges du mur d'enceinte et de la tour, en totalité, le fossé, les sols (cad. AD 8, 12) : inscription par arrêté du 18 mai 2010 - La chapelle en totalité (cad. AD8) : classement par arrêté du 27 septembre 2010
Origine et histoire de la Commanderie d'Épailly
La commanderie d'Épailly a été fondée pour les Templiers au début du XIIIe siècle : elle est mentionnée dès 1200, citée en 1209 et reçoit des donations à partir de 1215. Elle devint une commanderie rurale importante et autonome du Châtillonnais, dirigée par des commandeurs souvent remarquables au sein de l'Ordre, tels qu'André de Colours et Hugues de Pairaud. Lors du procès des Templiers, en 1307, Guillaume de Bissey et Simon de Courban déclarèrent avoir été reçus à Épailly alors qu'Hugues de Villers en était précepteur. Le pape Clément V donna la commanderie à Othon Ier de Grandson en 1308 ; ce n'est qu'à la mort d'Othon en 1328 que le différend entre son héritier et les Hospitaliers fut tranché en faveur de ces derniers. Les Hospitaliers aménagèrent la commanderie, la fortifièrent aux XIVe et XVe siècles et y édifièrent aux XVe et XVIIe siècles des bâtiments autour d'une basse-cour, entourés d'un mur d'enceinte et de fossés. L'ensemble comprenait des granges à charpente forte, un colombier et une maison prieurale ; certains bâtiments ont été reconstruits, mais l'emprise foncière est restée globalement intacte. La chapelle, qualifiée d'édifice templier, est conservée et classée monument historique en 2010 ; les sources la situent au XIIIe ou au XIVe siècle. Elle présente un vaisseau aux voûtes sexpartites retombant sur des colonnettes à chapiteaux et des culs-de-lampe, bien qu'une partie de ses voûtes ait été perdue. Le cellier, ou salle voûtée, se compose de deux vaisseaux de trois travées couverts d'ogives reposant sur des piliers cylindriques sans chapiteaux et constitue l'une des caves médiévales encore en place. Parmi les vestiges de la période templière subsistent aussi des murs de fortification et une tour d'angle. De la fin du Moyen Âge restent une tour datée de la fin du XVe siècle, quelques courtines au nord‑est et une grange à forte charpente dans la basse‑cour. Le domaine est aujourd'hui le siège d'une exploitation agricole et n'a pas été morcelé, ce qui permet encore de se faire une idée vraisemblable de l'aspect de la commanderie sous l'Ancien Régime. Des travaux récents ont permis de sauver la chapelle, dont les dimensions et l'architecture restent remarquables. Enfin, la commanderie possédait des droits et biens locaux, notamment les seigneuries de Bissey‑la‑Côte et de Beauvoir, le droit de dîmes à Dinteville et divers biens à Courban, Fontette, Faverolles, Louesme et Brion‑sur‑Ource.