Commanderie de Mormant à Leffonds en Haute-Marne

Patrimoine classé Patrimoine Templier Commanderie templière

Commanderie de Mormant

  • 3 Rue de l'Abbaye
  • 52210 Leffonds
Commanderie de Mormant
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Commanderie de Mormant
Crédit photo : sanclaste - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune ; propriété privée

Période

XIIe siècle, XVe siècle, 2e moitié XVe siècle, XVIe siècle

Patrimoine classé

Le bâtiment dit "la grange dimière" (cad. A 1764) : classement par arrêté du 21 juillet 1989 - l'ancien hôpital, les vestiges du mur d'enceinte et le caveau du commandeur de Bosredon, en totalité (cad. A 1523, 1524, 1526, 1527, 1533, 1592, 1729, 1763) : inscription par arrêté du 21 juillet 1989

Origine et histoire de la Commanderie de Mormant

La commanderie de Mormant (ou Morment) est un ancien hospital devenu commanderie, située au lieu-dit Mormant entre Richebourg et Leffonds en Haute-Marne. Les premières mentions du site remontent au début du XIIe siècle ; il fut d’abord la Maison-Dieu Sainte-Marie, fondée pour accueillir pèlerins et pauvres et confiée à des chanoines réguliers observant la règle de saint Augustin. L’ensemble primitif comprenait un long bâtiment hôtellerie‑réfectoire, la Maison‑Dieu regroupant sous un même toit la chapelle Saint‑Nicolas et la salle des malades, ainsi qu’un cimetière et des dépendances agricoles. En 1225, à la demande de l’évêque de Langres et avec l’autorisation pontificale, la gestion fut confiée aux Hospitaliers de l’ordre de Saint‑Jean de Jérusalem ; la cession fut toutefois annulée par le pape Grégoire IX en 1227. En 1263 la Maison‑Dieu reçut le statut d’abbaye à la demande du pape Urbain IV. En 1300 le pape Boniface VIII confia la maison aux Templiers afin de la restaurer, tant au spirituel qu’au temporel. Les Templiers y mirent en place leur organisation habituelle — précepteur, frère chapelain — et des bâtiments comprenant chapelle, logis, dortoir, salle capitulaire, communs et hôpital‑hôtellerie. Après l’arrestation générale des Templiers ordonnée en octobre 1307, certains responsables furent condamnés ; le précepteur Laurent de Beaune fut exécuté en 1314. Par la bulle Ad Providam et une décision pontificale du 2 mai 1312, les biens templiers furent transférés aux Hospitaliers et Mormant redevint possession hospitalière. Les Hospitaliers conservèrent la commanderie jusqu’à la Révolution française ; leurs domaines templiers de la région furent alors réorganisés en dix grandes commanderies, dont Mormant. Pendant la guerre de Cent Ans le site, vulnérable, fut délaissé au profit d’une forteresse établie à Leffonds‑le‑Haut, et l’accueil des pauvres et des pèlerins y fut négligé. À la fin du XVe siècle les Hospitaliers réinvestirent Mormant et le transformèrent en domaine foncier de rapport pour financer l’ordre, en restaurant et en fortifiant les bâtiments. Le site fut divisé en deux cours défendues par de hauts remparts percés de canonnières, la « petite cour » conventuelle et la « grande cour » agricole, avec granges, écuries, logis de métayers, colombier et four à pain. Une maison forte à étage, flanquée d’une tour carrée et munie de bouches à feu, fut établie en communication avec la Maison‑Dieu ; au début du XVIe siècle le commandeur Pierre de Bosredon fit reconstruire une vaste église Sainte‑Marie et deux chapelles, tandis que l’ancienne Maison‑Dieu devint cellier. Entre 1772 et 1775 les biens furent partiellement divisés entre les commanderies de Beauchemin et Bonnevaux, et le mauvais entretien entraîna la disparition progressive de l’église. Sous la Révolution la commanderie et ses biens furent confisqués puis vendus comme biens nationaux ; le grand prieuré de France fut dissous en 1792. La maison forte fut détruite au début du XIXe siècle et la Maison‑Dieu transforma son usage en exploitation agricole privée. Le bâtiment le plus méridional, daté de la fin du XIIe siècle, servait d’hôtellerie‑hôpital : il présente deux longues nefs voûtées en berceaux reposant sur vingt‑et‑une colonnes, des arcades formées d’un seul rouleau, une face nord éclairée par cinq fenêtres et trois portes. La Maison‑Dieu, parfois appelée à tort « grange dîmière », conserve des niveaux anciens : le rez‑de‑chaussée, remblayé sur environ 1,80 mètre, comprend quatre travées voûtées dont trois sur croisées d’ogives sculptées et une travée à ogive dont la clé porte les armes de l’ordre des Hospitaliers. Le niveau supérieur, remanié au XVe siècle, abrite des cellules et un dortoir ; une fresque tardive représentant une Vierge de Pitié orne l’un des murs d’une cellule. À l’est de la Maison‑Dieu subsistent un caveau attribué au commandeur de Bosredon et les vestiges d’une courtine percée de canonnières ; d’autres éléments, comme l’hôtellerie‑hôpital et des portions du mur d’enceinte, sont encore visibles. Le bâtiment de la Maison‑Dieu est classé au titre des monuments historiques depuis le 21 juillet 1989 ; l’ancien hôtellerie‑hôpital, les vestiges du mur d’enceinte et le caveau du commandeur sont inscrits à l’Inventaire supplémentaire des monuments historiques par arrêté du même jour ; la Maison‑Dieu appartient à la commune de Leffonds tandis que les autres éléments inscrits sont privés. Hors de l’enceinte, Mormant possédait diverses dépendances : la maison de Beauchemin sur l’axe Langres–Reims, la ferme de Bonnevaux à Jonchery, une carrière à Bugnières, la seigneurie de Genevrouse à Faverolles devenue dépendance après 1240, l’hôpital Saint‑Nicolas de Langres relié à Mormant au XIIIe siècle puis annexé à La Romagne en 1269, la forteresse de Leffonds construite par les Hospitaliers au XIVe siècle, des biens à Marac donnés par l’abbé Milo, le village d’Épillant près de Richebourg dont Mormant reçut les dîmes, l’exploitation de Rochevilliers dans la vallée de la Suize et la ferme de Bugey donnée aux religieuses de Vauxbons en 1374. Certaines traditions locales, comme la légende d’une forteresse templière dite La Vesvres à Marac, sont signalées dans les sources comme erronées.

Liens externes