Commanderie de Robécourt dans les Vosges

Patrimoine classé Patrimoine Templier Commanderie templière

Commanderie de Robécourt

  • Le Bourg
  • 88320 Robécourt
Crédit photo : Bleurville - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

4e quart XVIe siècle

Patrimoine classé

Façade du bâtiment principal et porte à gauche de ce bâtiment : inscription par arrêté du 17 avril 1931

Origine et histoire de la Commanderie

La commanderie de Robécourt est une commanderie hospitalière de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem. On sait peu de choses pour les XIIe et XIIIe siècles ; elle aurait été fondée avant 1180, sans que le fondateur soit connu. En 1206, un prêtre de Savigny nommé Pierre vendit aux Hospitaliers une maison située entre l'hôpital et la maison des religieuses de Sainte‑Marie de Vaux pour 10 £, acquisition qui favorisa le développement de la commanderie. L'établissement comprenait deux sites : la commanderie en bordure du village et un hôpital ou hospice près de l'église. En 1220 René d'Aigremont donna aux Hospitaliers le bois des Fourches, et en 1283 le duc Ferri III leur concéda des revenus sur les salines de Rosières. La commanderie possédait aussi une maison avec chapelle à Épinal, dans le quartier Saint‑Michel. Lors de la création, en 1317, du grand prieuré de Champagne, Robécourt fut associée avec plusieurs commanderies — Saint‑Georges de Lunéville, Libdeau et Laucourt, Xugney, le Vieil‑Aître de Nancy, Vircourt et Norroy‑sur‑Vair — pour former la « commanderie de Lorraine ». Cette « commanderie de Lorraine » servit de chambre prieurale de Champagne : le prieur, résident à Voulaines‑les‑Templiers, y percevait les revenus et y déléguait ses pouvoirs à des commandeurs. En 1511 la « commanderie de Lorraine » fut démantelée ; Robécourt retrouva alors son indépendance et devint l'une des plus riches de Lorraine. Le terrier de 1769, établi à la demande du commandeur bailli Pierre d'Alsace‑Hénin‑Liétard, recense en plus de 2 000 pages manuscrites l'ensemble des possessions et droits de la commanderie. Parmi les commandeurs attestés figurent Pierre de Bauffremont (vers 1400), Pierre de Bosredon (1453‑1468), Jean de Choiseul du Plessis‑Praslin (vers 1550), René d'Anglure (1597), Antoine IV de Stainville (1630‑1638), Scipion d'Anglure de Bourlémont (1649), Charles de Choiseul d'Esquilly (1676), Benoit de Bouhier (1704‑1743) et Pierre d'Alsace de Hénin‑Liétard (1752‑1787). La commanderie aurait été constituée de trois immeubles à Robécourt : une maison‑forte proche d'un petit étang, détruite à la fin du XVe siècle par ordre du duc René II ; un hôpital près de l'église, qui fut ultérieurement échangé contre un bois ; et, au‑dessus de la rue Porot, un vaste immeuble construit autour d'une cour, entouré de murailles et doté de plusieurs tours. Toutefois, d'après les recherches de Jean‑François Michel, cette grande demeure au‑dessus de la rue Porot ne serait pas liée aux frères hospitaliers mais constituerait une maison seigneuriale appartenant à Jean Du Bois, possesseur du fief de l'Espine. Enfin, si une rue des Templiers existe dans le village et portait déjà ce nom au XVIIIe siècle et si la base Mérimée en fait état, certains auteurs estiment cependant que les Templiers n'ont jamais possédé de biens à Robécourt.

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