Commanderie de Saint-Étienne-de-Renneville à Sainte-Colombe-la-Commanderie dans l'Eure

Patrimoine classé Patrimoine Templier Commanderie templière

Commanderie de Saint-Étienne-de-Renneville

  • D613
  • 27110 Sainte-Colombe-la-Commanderie
Commanderie de Saint-Étienne-de-Renneville
Commanderie de Saint-Étienne-de-Renneville
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Commanderie de Saint-Étienne-de-Renneville
Crédit photo : X-Javier - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

4e quart XVe siècle, XVIIIe siècle

Patrimoine classé

La grange en totalité ; le fournil en totalité ; les façades et toitures de la maison du fermier, à l'exclusion du pignon est ; les vestiges subsistants des enclos, connus ou à découvrir, enfouis ou en élévation (cad. ZE 48, 50, 51) : inscription par arrêté du 23 octobre 1992

Origine et histoire de la Commanderie de Saint-Étienne-de-Renneville

La commanderie de Saint-Étienne-de-Renneville, située à Sainte-Colombe-la-Commanderie dans l'Eure, se dresse sur le plateau du Neubourg en bordure de la D613 reliant Évreux à Lisieux. Elle trouve son origine au milieu du XIIe siècle dans un don de Richard d'Harcourt aux Templiers et se développe surtout à la fin du XIIe et au début du XIIIe siècle. À cette époque, la commanderie accroît rapidement son patrimoine par de nombreuses donations, parmi lesquelles figurent le domaine de Lammadoc, des dîmes de moulins, et des cessions de fiefs et de maisons. À son apogée, elle possède neuf fermes, quatre maisons (dont à Évreux, au Neubourg et à Louviers), de nombreuses églises en patronage et des établissements dans une soixantaine de communes environnantes. Ces richesses suscitent des tensions avec seigneurs et évêques, et plusieurs papes accordent à la maison des exemptions de dîmes et de juridiction épiscopale. Après l'arrestation des Templiers par le roi et la dissolution de l'ordre, la commanderie passe aux Hospitaliers de Saint‑Jean de Jérusalem. De 1310 jusqu'à la Révolution, trente et un commandeurs hospitaliers se succèdent ; l'un d'eux, Claude de La Sengle, deviendra grand maître de l'Ordre. Sous la Révolution, la commanderie et ses domaines sont vendus comme biens nationaux. Le site a été restauré et, sous le nom de « La Grange de Renneville », accueille aujourd'hui des événements publics et privés. L'ensemble était organisé en deux enclos : la cour d'honneur, qui comprenait le logis du commandeur — élevé à la fin du XVe siècle et démoli en 1847 — et une chapelle, et une basse-cour agricole où se répartissaient granges, bergeries, cellier et pressoir. Beaucoup de bâtiments disparaissent au XIXe siècle, mais subsistent presque intactes la grande grange et le four à pain, la maison du régisseur — réduite d'un tiers en 1944 — ainsi que des éléments de clôture et le portail. Le « Vieil Harcourt », bâtiment d'environ 11,5 × 8,8 m qui comportait une chambre des chevaliers, une salle commune et une chambre des receveurs, a disparu entre 1733 et 1747. Le manoir à tourelles, bâti à la fin du XVe siècle par Philippe de Mailly, a été remplacé en 1847 par un château flanqué de tourelles ; les salles d'étage étaient ornées de peintures religieuses et héraldiques et la cheminée portait les armes de Philippe de Mailly. La chapelle, dédiée à saint Étienne et décrite dans un inventaire de 1779, comportait peintures, tombes de commandeurs, croisées et vitraux ; l'étude de plans anciens et de prospections aériennes montre une chapelle primitive à trois travées, puis, au XIIIe siècle, un agrandissement à six ou sept travées précédant une abside, avant sa destruction pendant la Révolution. Richard d'Harcourt y fut inhumé ; son gisant fut ensuite emporté par le docteur Auzoux à Saint-Aubin-d'Écrosville puis déposé dans l'église de cette commune après la mort du propriétaire. La grange à blé, également attribuée à Philippe de Mailly, mesure 30 m de long sur 14 m de large, est étayée par des contreforts et, à l'intérieur, deux rangées de cinq poteaux divisent l'espace en trois nefs de six travées ; la porte méridionale conserve une clef de voûte portant un blason lié à Philippe de Mailly. La maison du régisseur, construite en 1740 par le vingt-neuvième commandeur Claude de Saint-Simon, a perdu son écurie en 1940, et le fournil, édifié peu après, abrite au rez-de-chaussée deux fours à pain et un four à pâtisserie avec la pièce du boulanger à l'étage. Le moulin figure dans les sources comme étant situé à « 600 pas ». La commanderie de Saint-Étienne-de-Renneville est inscrite au titre des monuments historiques par arrêté du 23 octobre 1992, inscription qui couvre la grange et le fournil en totalité, les façades et toitures de la maison du fermier (à l'exclusion du pignon est) ainsi que les vestiges subsistants des enclos.

Liens externes