Origine et histoire de la Commanderie de Sainte-Eulalie-de-Cernon
L'ancienne commanderie templière puis hospitalière de Sainte-Eulalie-de-Cernon, située au pied du plateau du Larzac en Aveyron, se trouve à vingt kilomètres au sud-est de Millau. L'histoire des Templiers sur le Larzac commence avec la donation de l'église de Sainte-Eulalie en 1151 par l'abbé Raimond de Saint-Guilhem-le-Désert, suivie de plusieurs donations seigneuriales, dont la plus importante en 1159 par Raimond Bérenger, qui transmit le village de Sainte-Eulalie-de-Cernon et une grande partie du Larzac via le commandeur Élie de Montbrun, avec un droit de construire villages et forteresses. À partir de 1159, les Templiers rebâtirent l'église et entreprirent la construction des bâtiments de la commanderie. Le château des Templiers est daté vers le milieu du XIIIe siècle, puis des travaux se sont poursuivis au XVIIe siècle. Lors de la chute de l'ordre en 1307, les chevaliers et hommes d'armes du Rouergue furent arrêtés et détenus au château de Najac. En 1312, les biens du Temple furent transférés aux Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, qui reconstruisirent le bâtiment communautaire et firent édifier la première chapelle de l'église. En 1317, le pape Jean XXII créa le diocèse de Vabres, auquel Sainte-Eulalie fut rattachée. Au XVe siècle, face à l'insécurité liée à la guerre de Cent Ans, les Hospitaliers firent ériger l'enceinte fortifiée autour du village. En 1377, le château fut pillé par Raymond de Roquefeuil. En 1648, des aménagements importants furent réalisés : vastes salles, un grand escalier et une riche décoration; au XVIIe siècle le commandeur Jean de Bernuy Villeneuve rehaussa et cloisonna la grande salle de la commanderie. Pendant la Révolution, le château fut dépouillé et vendu par lots.
Les sources diffèrent sur l'identité des premiers commandeurs templiers de la maison ; Antoine du Bourg considérait que certains dignitaires qualifiés de maîtres en Rouergue étaient commandeurs de Sainte-Eulalie, position que la liste plus affinée d'Émile-Guillaume Léonard, publiée en 1930, ne reprend pas. Les listes modernes ne retiennent que les noms et les périodes où les personnages sont explicitement désignés comme commandeurs de Sainte-Eulalie, en signalant, le cas échéant, les moments où ils portent aussi le titre de maître en Rouergue. Il faut noter que le commandeur de baillie, lorsqu'il était présent, agissait au nom du commandeur sans pour autant être le titulaire de la maison. Les titulatures ont évolué : on rencontre d'abord le titre de maître de Sainte-Eulalie, puis, à partir de Bego de Savarzac en 1176, celui de commandeur-précepteur. Les listes de commandeurs sont établies à partir de Léonard et complétées par des publications ultérieures. Parmi les commandeurs hospitaliers mentionnés figurent Astorg de Caylus (1349-1357), également prieur de Navarre (1372-1377), et Jean de Bernuy Villeneuve au milieu du XVIIe siècle.
L'ensemble présente deux fortifications accolées : les remparts qui entourent le village, élevés au XVe siècle par les Hospitaliers, et la commanderie, en grande partie reprise par ces derniers au XIVe siècle, qui forme un quadrilatère fortifié du côté extérieur. La commanderie englobe les bâtiments agricoles, l'église et le bâtiment communautaire autour d'une cour intérieure, ainsi que le château cité en 1249 et des dépendances comme écuries, basse-cour, la tour-grenier dite des Quarantes et une bergerie. Le château se composait d'un « palais haut », accueillant le dortoir des moines, et d'un « palais bas », contenant la grande salle servait de réfectoire et de lieu de réunion du chapitre ; cette grande salle, modifiée au XVIIe siècle, accueille aujourd'hui des manifestations et des expositions et conserve une peinture du XVIIIe siècle sur ses murs.
L'église, reconstruite par les Templiers lors de leur installation au XIIe siècle, est d'une architecture sobre à nef unique de quatre travées et se termine par une abside semi-circulaire voûtée en cul-de-four, orientée à l'est. Parmi les chapelles latérales, la première à droite en entrant date du XIVe siècle, les autres ayant été aménagées au XIXe siècle. L'accès principal fut percé tardivement, en 1641, dans le chevet originel par le commandeur Jean de Bernuy Villeneuve, qui en inversant le sens de l'église permit l'accès direct depuis la place plutôt que par la cour intérieure de la commanderie.
Conditions de visite
Conditions de visite : Ouvert pour les journees du patrimoine
Equipements et Détails
- Animations
- Animaux admis
- Audio guide
- Boutique souvenir
- Guide
- Non-accessible aux Personnes à Mobilité Réduite
- Parking à proximité
- Zone WiFi
Anciennes Provinces
Rouergue
Informations supplémentaires
Inscrit aux Monuments historiques : 2003 Propriétaire actuel : Municipalité
Style Architectural
RomanGothiqueRenaissanceBaroque
Label(s)
Monument historique
Période de construction
12ème siècle13ème siècle14ème siècle15ème siècle16ème siècle17ème siècle