Commanderie de templiers de Courval dans le Calvados

Commanderie de templiers de Courval

  • 14410 Valdallière
Commanderie de templiers de Courval
Commanderie de templiers de Courval
Commanderie de templiers de Courval
Commanderie de templiers de Courval
Crédit photo : Michel Roynel - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

milieu XIIe siècle, 1er quart XIIIe siècle, XVe siècle (?), XVIe siècle (?)

Patrimoine classé

Chapelle, avec ses peintures murales (cad. AN 45) : classement par arrêté du 2 septembre 1994

Origine et histoire

La commanderie de Courval se situe sur la commune nouvelle de Valdallière, au lieu-dit l'Hôpital, à trois kilomètres au nord‑est du bourg de Vassy, dans le Calvados, en Normandie. Elle aurait été fondée vers 1150 par la famille de Vassy, mais les documents de fondation ont disparu. Des actes de 1226 évoquent la participation de Philippe de Vassy, de Guillaume de Vicques et d'autres fondateurs dans un litige relatif aux dîmes de Vassy et du fief d'Aligny. En octobre 1307, les officiers royaux procédèrent à l'arrestation des Templiers de la commanderie : le commandeur Étienne de Châteauneuf et deux chevaliers, Guillaume Tane et Richard Bellenguel, furent conduits à Caen, interrogés et condamnés sans être exécutés. À la suite des événements de 1307 puis de la dissolution de l'ordre du Temple, la commanderie passa à l'ordre de Saint‑Jean de Jérusalem, qui la conserva jusqu'à la Révolution. Les Hospitaliers héritèrent également du procès concernant la dîme de Vassy ; leur premier commandeur à Courval fut Simon du Fay, dont le sceau portait la devise « Faites bien et laissez dire ». Une lettre du roi Henri V de 1419 ordonne la restitution des biens du prieuré ou hôpital de Courval. En 1775, les Hospitaliers détenaient 75 hectares en domaine et 108 hectares en location sur plusieurs paroisses ; le chapelain bénéficiait du privilège de distribuer l'eau bénite et le pain bénit chaque dimanche, pratique contestée par l'évêque. Les commandeurs ne résidaient guère sur place : le logement était occupé par le fermier, des pièces étaient toutefois réservées pour les visites, et le dernier commandeur mentionné, le frère Antoine Boscheron, résidait ordinairement à Paris. Après la Révolution, l'ordre perdit la propriété et l'inventaire révolutionnaire est conservé aux archives du Calvados. La commanderie avait été transformée en exploitation agricole et la chapelle servait de remise à fourrage jusqu'à sa redécouverte en 1991 par un particulier qui entreprit sa mise en valeur, appuyé par l'association « Les amis de la commanderie de Courval ». La chapelle abritait encore des peintures murales des XVe ou XVIe siècles. L'association contribua au classement au titre des monuments historiques, mais l'acquisition forcée du propriétaire en 1999 entraîna la vente du site et la dissolution de l'association. Après une période de dégradation, la propriété a été achetée en novembre 2021 par un couple d'architectes qui projettent d'adapter, sans dénaturer, la chapelle pour des concerts et expositions, d'installer la résidence familiale et un salon de thé dans le logis, et d'aménager les dépendances en gîtes. Les dépendances comprenaient sept à huit petits fiefs à Vassy et aux environs, diverses redevances dans la paroisse du Tourneur, un moulin à blé à Saint‑Pierre‑Tarentaine et plusieurs tenements, dont La Templerie en Chênedollé ; un autre tenement en La Villette, près de la Hogue du Mont‑Pelé, pourrait laisser supposer la présence d'un tumulus comparable à celui de la Hogue de Fontenay‑le‑Marmion. Le prieur de Courval percevait un tiers de la dîme de Vassy ainsi que des cens et rentes de l'Hôpital, et l'ensemble des revenus était affermé pour 750 livres par an. La chapelle, classée monument historique le 2 septembre 1994, remonte à la moitié du XIIe siècle pour le chœur ; la nef date du début du XIIIe siècle et la charpente du XVe ou du XVIe siècle. L'édifice, de style roman en plein cintre, présente cinq contreforts droits, quatre hautes fenêtres et une porte en plein cintre ; l'intérieur conserve une arcade, quelques fragments de sculpture et des fresques en mauvais état, tandis que le clocher a disparu. Le logis du commandeur, simple demeure d'un étage aux fenêtres finement sculptées, fut reconstruit au XVe siècle pendant la période hospitalière ; l'habitation templière primitive avait été incendiée et détruite en 1346 pendant la guerre de Cent Ans. Selon un article de 1937, un cimetière se situait à l'emplacement du jardin légumier de la ferme, où auraient été enterrés Templiers et Hospitaliers ; la même source évoque, sans explication, une pratique d'inhumation des Templiers avec bras et jambes croisés.

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