Origine et histoire de la Commanderie des Bordes
La commanderie templière des Bordes, située au lieu-dit Les Bordes, route de Couy à Jussy-le-Chaudrier (Cher), à environ 24 km de Nevers, est mentionnée pour la première fois en 1170. Après la dissolution de l'ordre du Temple en 1312, ses biens furent dévolus à l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, les Hospitaliers. La chapelle remonte à la fin du XIIIe ou au début du XIVe siècle ; la tour date de la fin du XVe ou du début du XVIe siècle. Le château, ou maison, servait d'habitation aux commandeurs. L'établissement souffrit des guerres de Religion : plusieurs bâtiments furent démolis et les appartements du commandeur détruits par un incendie. Au XVIIe siècle, les bâtiments sont signalés en bon état. En 1672, un édifice fut construit à l'emplacement de l'ancienne boulangerie, puis de nouvelles restaurations eurent lieu en 1733. La commanderie fut supprimée à la Révolution, en 1791. Située alors dans le comté de Sancerre, la commanderie relevait de la province d'Auvergne-Limousin, comme l'indique une sentence arbitrale de 1225 mentionnant un délégué du pape Honorius III ; le maître de la province était alors un frère Gérard. En 1269, Amaury de La Roche, maître de la province de France, constate un échange de créances entre l'abbaye de Fontmorigny et les Templiers de Jussy. Sous l'ordre de l'Hôpital, plusieurs anciennes possessions templières furent rattachées à la commanderie de Jussy, qui devint une commanderie importante et prit, au XVIe siècle, le nom de commanderie des Bordes. Elle aurait ainsi regroupé les maisons de Villeville, de Précilly (Pressigny) sur la commune de Nérondes, de Soulas, de Bourges, de Francheville à Brécy, d'Osmery et de Saint-Jean-de-Boucq. De l'ensemble primitif subsistent la chapelle, amputée de ses premières travées occidentales, la tour des archives, quelques salles basses accessibles par un escalier sous la chapelle et une porte percée dans le mur séparant le jardin de la basse-cour. Le colombier et les vestiges de l'enceinte ont sans doute été détruits lors de travaux réalisés vers 1900. La chapelle, dont les vitraux brisés laissent voir la charpente, est une propriété privée et n'est pas accessible au public.