Commanderie du Gué-Lian à Moitron-sur-Sarthe dans la Sarthe

Patrimoine classé Patrimoine Templier Commanderie templière

Commanderie du Gué-Lian

  • La Commanderie
  • 72170 Moitron-sur-Sarthe
Commanderie du Gué-Lian
Commanderie du Gué-Lian
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Commanderie du Gué-Lian
Commanderie du Gué-Lian
Crédit photo : Jurand - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XIIIe siècle, XIVe siècle, XVe siècle, XVIe siècle, XVIIe siècle

Patrimoine classé

Les éléments suivants composant l'ancienne commanderie : la chapelle ; le bâtiment dit "le temple" ; le logis du commandeur avec ses deux pavillons (cf plan annexé à l'arrêté) (cad. ZC 136) : inscription par arrêté du 21 décembre 2005

Origine et histoire de la Commanderie du Gué-Lian

L'ancienne commanderie de Templiers du Gué-Lian, à Moitron-sur-Sarthe (Sarthe), se situe à 29 km au nord du Mans sur la route de Beaumont-sur-Sarthe à Fresnay-sur-Sarthe. Le toponyme Gué-Lian vient du latin Vadum Eliant, vadum signifiant gué. La commanderie remonte au moins à la fin du XIIe siècle, a été remaniée aux XVe, XVIe et XVIIe siècles et conserve une chapelle ainsi que des bâtiments des XIIIe, XIVe, XVIe et XVIIe siècles. Dès 1231, des chartes attestent son existence. Elle fut dévolue aux Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem lors de la dévolution des biens de l'ordre du Temple en 1312. La chapelle, dédiée à sainte Emérence, aurait été fondée au milieu du XIIe siècle par Raoul V, vicomte de Beaumont-sur-Sarthe. Son mur gauche porte une peinture murale représentant le Dit des trois morts et des trois vifs. La commanderie dépendait d'une dizaine d'annexes comprenant seigneuries, fiefs, paroisses, métairies et domaines. Parmi ces dépendances figuraient les seigneuries et domaines de Grateil (paroisse d'Assé-le-Boine), Sainte-Catherine (Rouessé-Fontaine), Saint-Jean (Beaumont-le-Vicomte), le fief du Mans avec Saint-Jean (paroisse de la Couture devenue Saint-Nicolas), la métairie de la Motte-Pruilly, la métairie et fief de l'Épine (paroisse de Saint-Ouen-en-Belin, Moncé-en-Belin), le fief et la métairie de Courtoussaint (paroisse de Luceau), le fief et le domaine de l'hôpital de Bercon ou l'Hôpitau (paroisse de Crissé), le fief de Saint-Paterne près d'Alençon et les fiefs de Ballon, Torcé et Vallon. Parmi ces dépendances se trouvaient des maladreries, léproseries, commanderies et prieurés, hôpitaux, hôtel-dieu, aumôneries, confréries et chapelles hospitalières. Vers 1312 la commanderie passa aux chevaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, ensuite appelés chevaliers de Rhodes puis chevaliers de Malte. En 1789 la commanderie fut vendue comme bien national et divisée en quatre lots. Les première et deuxième divisions furent acquises par Petit-Bon de Fresnay et les troisième et quatrième par Alexandre Thomas Bucquet de Fresnay. La propriété passa ensuite à la famille Moulinneuf, qui la vendit en plusieurs lots entre 1926 et 1936. La dernière partie, comprenant la chapelle, le temple, le moulin de l'Hôpitau et la léproserie Saint-Laurent, échut à la famille Corbin. L'ensemble de l'ancienne commanderie a été inscrit au titre des monuments historiques en 2005. Entre 1315 et 1774 plus d'une trentaine de commandeurs se sont succédé ; le premier connu est le frère Robert de Dreux et le dernier le frère Innocent de Tudert. La chapelle, dont la rénovation est en cours d'achèvement, a été décorée de peintures murales, dessins et gravures dont les plus anciennes remontent au XVe siècle et ont été restaurées. Jusqu'au XIXe siècle et même au XXe siècle on y accomplissait des voyages de nuit pour être guéris des maux de ventre. L'autel présentait plusieurs peintures pieuses portant les armes de la maison de Maupeau (d'argent à trois hérissons de sable), un Saint Jean-Baptiste peint sur bois au centre, la Vierge et sainte Emérence, une plinthe ornée à chaque extrémité d'une croix de Malte et, au milieu, la tête du Christ. La rénovation a entraîné quelques transformations, dont l'ajout d'une croix de Malte au milieu de l'autel. La chapelle abrite le tombeau de Jehan Lepelletier, commandeur décédé en 1459, dont le portrait est gravé en trait sur la pierre et porte l'inscription relevée dans le monument. Un autre tombeau, formant le bas de l'autel et revêtu de bois, porte le portrait de frère Guillaume de Saint-Mars et une inscription appelant aux prières, la pierre étant ornée d'écussons à chaque coin. Parmi les bâtiments agricoles figure une vaste grange appelée "temple", de plan parallélépipédique, dont un pignon est percé de trois fenêtres (deux en bas et une en haut). Le logis des commandeurs mesure environ 26 à 27 mètres de longueur, est percé de fenêtres à meneaux en pierre, dont certaines sont partiellement murées, et porte, sur une baie, un écusson à trois étoiles surmonté d'un compas. Les deux pavillons qui encadrent le logis, dont l'un est aujourd'hui restauré, sont de petit volume, coiffés d'un toit pointu et percés de meurtrières. À proximité subsiste la crypte d'une chapelle dédiée à Saint-Laurent, liée à la léproserie du même nom. Les cours et bâtiments étaient limités par la Sarthe, deux côtés étaient entourés de douves et le quatrième défendu par une muraille avec une porte flanquée de deux tours carrées percées de meurtrières protégeant un pont-levis ; douves, murailles et pont-levis ont disparu.

Liens externes