Commanderie Saint-Jean du Tâtre au Tâtre en Charente

Patrimoine classé Patrimoine Templier Commanderie templière Eglise romane

Commanderie Saint-Jean du Tâtre

  • Le Bourg
  • 16360 Le Tâtre
Commanderie Saint-Jean du Tâtre
Commanderie Saint-Jean du Tâtre
Commanderie Saint-Jean du Tâtre
Commanderie Saint-Jean du Tâtre
Commanderie Saint-Jean du Tâtre
Commanderie Saint-Jean du Tâtre
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Commanderie Saint-Jean du Tâtre
Commanderie Saint-Jean du Tâtre
Commanderie Saint-Jean du Tâtre
Crédit photo : Jack ma - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XIIIe siècle, XIVe siècle

Patrimoine classé

Les deux travées du choeur, à l'exclusion de la nef moderne (cad. A 1029) : inscription par arrêté du 3 mars 1992

Origine et histoire de la Commanderie Saint-Jean

La commanderie Saint-Jean du Tâtre est une ancienne maison templière puis hospitalière située au Tâtre, en Charente, au sud‑ouest de Barbezieux ; sa chapelle correspond à l'actuelle église paroissiale Saint‑Jean. La chapelle templière a été fondée aux XIIe ou XIIIe siècles et se trouvait sur une voie secondaire des pèlerinages de Compostelle. Le commandeur était le seigneur du Tâtre et exerçait la haute, moyenne et basse justice. Après la suppression de l'ordre du Temple, la commanderie passa sous la dépendance des Hospitaliers et fut rattachée à la commanderie des Épeaux, devenant le siège de la paroisse. Des textes de 1479 et 1565 confirment l'appartenance du Tâtre aux Épeaux, et une parcelle nommée « champ du gouverneur » au nord‑est du chevet rappelle encore cette institution.

L'édifice, de plan rectangulaire, comporte un chœur primitif plus élevé et plus long que la nef ajoutée au XIVe siècle. Le chœur, à chevet plat, est formé de deux travées : la travée orientale, à six quartiers, repose sur des faisceaux de colonnes à chapiteaux, tandis que la travée occidentale, à huit quartiers, s'appuie sur des culots. Les voûtes romanes du chœur furent remplacées au XIVe siècle par des croisées d'ogives dont la clé est sculptée d'une croix de Malte. Le chevet est percé d'une baie romane ornée de colonnettes et d'un cordon, et le clocher‑campanile surmonte la jonction entre chœur et nef. La nef, plus basse, s'ouvre par un portail néo‑roman.

Des travaux et restaurations ont été réalisés au XIXe siècle sur le clocher, le chœur et la nef ; des interventions sont mentionnées en 1862 sous la direction de Romain Texier, en 1881 sous Arsène Achille Boisnier, puis en 1904 sous Delpech, et les piliers et contreforts ont été consolidés en 1990. Deux travées de la chapelle primitive sont inscrites aux monuments historiques depuis 1992 et la cloche datée de 1624 est classée au titre des objets depuis 1944.

À moins de 500 mètres, dans la même commune, existait une autre commanderie templière dite du Deffend (autrefois Deffants ou Deffenz). Aucun acte de fondation n'en est parvenu, mais des procès‑verbaux mentionnent la réception de chevaliers dans sa chapelle ; parmi ses commandeurs templiers figurent frère Pierre de Limoges, sergent vers 1286‑1287, et frère Guillaume le Chandelier vers 1305‑1307, et un commandeur hospitalier, frère Jean Arnaud, est attesté en 1370 et 1373. L'enquête pontificale de 1373 place la commanderie du Deffend parmi les biens des Hospitaliers dans le diocèse de Saintes et signale qu'elle possédait alors trois moulins, dont l'un était en ruine. Cette enquête ne mentionne pas le Tâtre, ce qui laisse supposer que le Tâtre et le Deffend pouvaient constituer une seule et même commanderie.

Après la dévolution des biens templiers, le Deffend demeura d'abord autonome, puis fut rattaché à la commanderie des Épeaux à la fin du XVe siècle ; à la fin de la guerre de Cent Ans, les Hospitaliers l'avaient regroupé avec Civrac et Bussac en une baillie autonome et, à la même époque, la plupart des commanderies de la Saintonge méridionale furent intégrées à la baillie des Épeaux. Au XVIe siècle, la chapelle du Deffend, abandonnée, ne subsistait plus que comme lieu de dévotion à Notre‑Dame lié à une source ; pendant la Révolution ses biens furent vendus et la chapelle détruite, la statue de la Vierge à l'Enfant ayant été sauvée et placée dans l'église paroissiale. L'emplacement de cette chapelle s'est perdu ; selon certains, un temple protestant aurait été construit sur ce site en 1871.

Liens externes