Origine et histoire de la Commanderie Sainte-Catherine de Montbellet
L'ancienne commanderie du Temple Sainte‑Catherine, située au hameau de Mercey à Montbellet (Saône‑et‑Loire, Bourgogne‑Franche‑Comté), est un ensemble issu d'une commanderie templière composé d'une chapelle et d'un corps de logis. La chapelle, orientée au nord‑est, présente une nef unique de 20,40 × 8,60 mètres divisée en trois travées voûtées d'ogives et, depuis le XIXe siècle, séparée par un plancher. Bâtie à la fin du XIIIe siècle, elle repose sur un plan rectangulaire renforcé par douze contreforts extérieurs, quatre de chaque côté et deux aux pignons. Ses peintures murales du XIIIe siècle représentent à taille réelle douze apôtres et quatre saintes, chacun isolé dans une arcade trilobée peinte ; le dessin s'inspire du maître d'œuvre Villard de Honnecourt, et ces compositions inachevées, encore marquées de leurs lignes de construction, laissent supposer que l'exécution aurait pu être interrompue lors de la suppression de l'ordre du Temple. Le corps de logis, d'origine xve siècle, a été remanié au XIXe siècle. Après l'extinction des Templiers, la commanderie passa, en 1313, aux Hospitaliers de l'ordre de Saint‑Jean de Jérusalem, auxquels elle appartint jusqu'en 1790 ; elle exerçait alors des droits de justice et percevait des cens en argent ou en nature. Les archives du Temple de Chalon mentionnaient autrefois un important sac contenant les titres de la fondation de la chapelle et d'autres documents, qui ont disparu. Vendue comme bien national le 9 août 1796, la « belle maison », la chapelle, deux granges, les écuries et un jardin furent adjugés pour 5 500 francs et transformés en ferme ; les autres propriétés de la commanderie furent cédées quelques jours plus tard pour un peu plus de 15 000 francs. Au XIXe siècle, un bâtiment pour les ouvriers agricoles fut ajouté au nord de la chapelle. En 1910 la chapelle devint la propriété de René Le Grand de Mercey ; la famille Le Grand de Mercey demeure propriétaire du site, qui est privé et non accessible au public. L'ensemble bénéficie de protections au titre des monuments historiques : le corps de logis a été inscrit le 27 mars 2001, le sol des parcelles d'emprise inscrit le 13 février 2002, et la chapelle classée le 13 février 2002, annulation par arrêté du 27 janvier 1928 de l'inscription antérieure dont la chapelle avait bénéficié.