Complexe sanatorial des Bas-Buissons à Dreux dans l'Eure-et-Loir

Complexe sanatorial des Bas-Buissons

  • 28100 Dreux
Complexe sanatorial des Bas-Buissons
Complexe sanatorial des Bas-Buissons
Complexe sanatorial des Bas-Buissons
Complexe sanatorial des Bas-Buissons
Crédit photo : Kilyann Le Hen - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

2e quart XXe siècle

Patrimoine classé

Les façades et toitures des parties bâties de l’ancien complexe sanatorial et les parties non bâties correspondant aux jardins et au potager, le tout situé 19 et 21 rue de la Muette, sur les parcelles 19, 20, 21, 22, 23, 24, 26, 27, 28, 29, 30, 31, 40, 42, 43, 45, 46, 47, 53, 54, 56, 57, 61, 286 et 288 section BW : inscription par arrêté du 11 avril 2022 modifiée par arrêté du 26 décembre 2022

Origine et histoire

Situé dans le bois de la Muette, l'ancien sanatorium départemental des Bas-Buissons illustre la politique prophylactique conduite sous la mairie de Maurice Viollette. Un premier projet de 1921, signé par l'architecte municipal Georges Beauniée, n'a pas été réalisé. La commande fut finalement remportée à la fin des années 1920 par l'architecte parisien André Sarrut, qui a mené la réalisation avec l'aide de Beauniée. Construit entre 1928 et 1932, le site comprend la Clinique Laennec et le préventorium Thérèse Viollette. À l'entrée se dresse un édifice marquant une composition de trois pavillons parallèles — Pasteur, Calmette et Koch — bâtis en 1932 et agrandis en 1936 par l'aile Villemin et le pavillon Guersant ; la maison de convalescence pour femmes a été ajoutée en 1935. Conçus pour profiter d'un ensoleillement plein sud et des solariums, les pavillons s'étendent sur de longues travées d'environ 160 mètres et présentent une frise sommitale de style art déco. Le complexe était spécialisé dans le traitement de la tuberculose pulmonaire et a beaucoup servi dans les années 1930. Sa capacité théorique avoisinait 1 000 places, nombre qui ne fut toutefois jamais atteint ; la plupart des patients, en majorité des enfants, pouvaient séjourner plusieurs années, le soin reposant largement sur l'éloignement et les cures de soleil. En 1940 le sanatorium ne fonctionnait plus qu'au tiers de ses capacités. Entre 1942 et 1943, face aux lois antisémites du régime de Vichy, le directeur Gabriel Roche s'est impliqué dans la résistance et a recours à de faux certificats pour préserver plusieurs patients juifs. Après-guerre, les progrès de la médecine ont rendu progressivement l'établissement obsolète : à partir de 1956 il a été partiellement désaffecté, puis utilisé comme maison de retraite, transformé en institut médico-pédagogique de 1962 à 1980 et, jusqu'à la fin des années 1980, employé pour l'accueil de patients atteints de maladies rares. Le site a été fermé en 1990 et racheté par la ville de Dreux en 1999 pour un franc symbolique. En juin 2016 un jeune homme a trouvé la mort après une chute dans l'un des bâtiments, ce qui a entraîné des mesures d'urgence pour empêcher l'accès ; depuis 2021 des murs en tôle entourent l'ensemble du site et le premier bâtiment de la clinique Laennec a été transformé en Centre maternel des Bas Buissons. Lors du conseil municipal du 1er octobre 2021, la cession du complexe à des opérateurs privés pour 950 000 € a été entérinée ; le projet de réhabilitation prévoit un investissement de 100 millions d'euros pour accueillir appartements familiaux, jardins, un pôle hôtelier avec restaurant, spa, espace de coworking, résidences d'artistes et écolodges. Le complexe a été inscrit partiellement au titre des monuments historiques en 2022. Le sanatorium est aussi entouré de légendes : des patientes auraient signalé dès 1933 des saignements inexpliqués, on évoque l'apparition d'une fillette de 14 ans et, depuis l'abandon, le lieu attire des chasseurs de fantômes et une réputation de site hanté.

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