Corps de garde - beffroi et maisons attenantes à Condé-sur-l'Escaut dans le Nord

Patrimoine classé Patrimoine urbain Beffroi

Corps de garde - beffroi et maisons attenantes

  • 22-26 Place Pierre-Delcourt
  • 59163 Condé-sur-l'Escaut
Crédit photo : PIERRE ANDRE LECLERCQ - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune ; propriété d'une société privée

Période

XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Les façades et toitures du corps de garde - beffroi et des maisons attenantes formant un ensemble homogène (cad. AR 281 - n° 22, 280 n° 24, 279 - n° 26) : inscription par arrêté du 5 février 2007

Origine et histoire du Beffroi

En 1787, il est décidé de réédifier conjointement le corps de garde de la place d'Armes (place Pierre-Delcourt) et le beffroi, entraînant l'achat et la démolition de cinq petites maisons sur le terrain. Une convention du 7 avril 1788 répartit entre le roi et la ville la propriété foncière, les frais de construction et la jouissance des nouveaux bâtiments ; elle s'accompagne des plans, coupes et élévations du projet et chiffre les travaux à près de 24 000 livres. Le roi prend en charge jusqu'à concurrence de 15 186 livres 12 sols, le solde revenant à la ville ; une règle équivalente est appliquée à la propriété des matériaux. L'usage des lieux est strictement défini : le roi dispose du corps de garde (deux salles en rez-de-chaussée, le portique, la cour) et de l'escalier jusqu'au premier étage pour accéder à la salle dite de « l'aubette », tandis que la ville conserve le reste du premier étage (les prisons bourgeoises en front de place), l'accès au-delà du premier étage, le second étage, les greniers et la tour du beffroi. Les plans de 1788 ne portent pas de signature ; les travaux, conduits par les officiers du Génie basés à Condé, s'alignent sur le modèle dessiné sauf en ce qui concerne le beffroi et semblent achevés en 1789, date peinte en façade. Les maisons attenantes, construites dans le même temps et reprenant le modèle d'élévation du corps de garde, constituent l'amorce d'un ensemble destiné à régir l'apparence de la place. Le n°26 de la place, qui fait retour sur la rue du Collège (n°2), voit l'ébauche de sa première travée figurée sur l'élévation de 1788 ; lui succède le n°4 rue du Collège, aujourd'hui dénaturé, et de l'autre côté du corps de garde se trouve la maison portant le n°22, attestée en 1798. Au XIXe siècle, l'entretien des couvertures et de la maçonnerie est assuré par les architectes départementaux Grimault (1844) et Dutouquet (1880). L'horloge est posée ou renouvelée en 1857-58 puis remplacée en 1933 ; il est alors précisé que la cloche avait été enlevée par les Allemands. L'utilisation du bâtiment au XIXe siècle n'est pas précisée par les sources consultées, mais il semble que l'État (ministère de la Guerre) et la commune continuent de se partager l'usage de l'édifice. Le deuxième étage est loué à titre d'habitation par la ville jusqu'au moins 1950, comme l'attestent les enregistrements de baux et les millésimes de journaux encollés sous le papier peint. Aujourd'hui, la maison n°22 place Pierre-Delcourt appartient à un propriétaire privé ; le corps de garde et le beffroi sont la propriété de la commune, qui y a installé les bureaux de l'office de tourisme de Valenciennes-Métropole à la fin de 2005. Le n°26 place Pierre-Delcourt — 2 rue du Collège, anciennement Café du Beffroi au rez-de-chaussée — a été acquis par la commune en 2001.

Liens externes