Origine et histoire de la Cour de l'Étoile-d'Or
La cour de l'Étoile-d'Or est une voie privée située dans le sud du 11e arrondissement de Paris, à la limite du 12e, accessible par le 75 rue du Faubourg‑Saint‑Antoine, à proximité de la rue de Charonne, de la cour des Trois‑Frères et à environ 300 mètres de la place de la Bastille ; la station Ledru‑Rollin se trouve en face de la rue. Elle fait partie des nombreuses cours privées qui s'ouvrent de part et d'autre du Faubourg‑Saint‑Antoine. L'ensemble se compose de deux cours distinctes reliées par un petit passage sous immeuble : la première, longue d'environ 40 m et large de 10 m, et la seconde, d'environ 30 m sur 15 m, conservent la même orientation et sont entourées d'immeubles. La première cour s'atteint par un passage voûté fermé par un porche et comporte une maison de ville décorée d'une frise ainsi qu'un cadran solaire vertical déclinant. Le nom de la cour provient de l'enseigne principale qui s'y trouvait autrefois.
L'ensemble immobilier trouve son origine vers 1640 avec la construction d'une maison de plaisance entre cour et jardin ; de cette époque subsiste un bel escalier à deux noyaux dont le limon sculpté représente les quatre saisons. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, la cour s'ouvre aux artisans de l'ameublement et des bâtiments d'un ou deux étages, avec boutiques au rez‑de‑chaussée, sont édifiés dans la première cour, dont subsiste aujourd'hui un bâtiment en équerre dans l'angle sud‑est. Au cours du XVIIIe siècle, le jardin est progressivement remplacé par des écuries, des remises et des hangars à bois, puis, au début du XIXe siècle, une maison décorée d'une frise de palmettes est reconstruite dans la première cour sur des fondations antérieures. Dans le premier quart du XIXe siècle, des logements‑ateliers sont aménagés au nord et à l'est de la seconde cour. À la fin du XIXe siècle, l'architecte De Chabot et l'entrepreneur Pinturier font ériger, à l'ouest de la seconde cour et à l'emplacement des anciennes écuries, un grand immeuble‑atelier de quatre étages ; un bâtiment est également construit en surplomb au‑dessus du passage cocher et l'immeuble sur rue est reconstruit.
La rampe d'escalier du XVIIe siècle a été inscrite au titre des monuments historiques en 1928 ; la majeure partie des façades, toitures et certains escaliers des différents bâtiments ont été protégés en 1997. Lors de la réhabilitation de 1998 par l'architecte Didier Drummond, la seconde cour a été baptisée « cour des Shadoks » en hommage à Jacques Rouxel, créateur de la série télévisée, qui a habité ces lieux.