Couvent des dominicaines des Tourelles à Saint-Mathieu-de-Tréviers dans l'Hérault

Couvent des dominicaines des Tourelles

  • 34270 Saint-Mathieu-de-Tréviers
Propriété privée

Période

2e moitié XXe siècle

Patrimoine classé

Le couvent des Dominicaines des Tourelles, en totalité, tel que délimité en rouge sur le plan annexé à l’arrêté, situé au lieu-dit les Rabassières, sur la parcelle AS 36 : inscription par arrêté du 23 septembre 2024

Origine et histoire

Les Dominicaines s'implantent dans l'Hérault à Pignan en 1896, puis s'installent à Montpellier en 1916 dans la propriété des Tourelles, quartier de Boutonnet. À partir de 1968, la communauté se scinde et décide de construire un nouveau couvent à Tréviers, confié à l'artiste Thomas Gleb (1912-1991). Gleb mandate Geneviève Colboc-Lions (1917-2009) pour dessiner les plans, tandis que l'architecte Gil Thellier, à Montpellier, assure le suivi du chantier; les terrassements commencent en juillet 1971 et l'emménagement définitif a lieu en décembre 1972. Connu pour ses grands décors de tapisserie, Gleb réalise en 1979 le réaménagement de la chapelle du Carmel de Niort et de l'oratoire des Dominicains à la Sainte-Baume, et reçoit le Grand Prix national de la tapisserie en 1980. Le couvent se compose de quatre bâtiments : au centre un volume carré regroupe l'accueil, les salles communes, la restauration, la chapelle et le cloître; au sud se développent une vingtaine de cellules le long d'un axe sinueux partant de l'angle du cloître; de l'autre côté, deux petits bâtiments abritent des cellules complémentaires; à l'entrée du site, l'hôtellerie est édifiée de façon indépendante. Gleb conçoit l'ensemble comme une architecture-sculpture, agencement de grands volumes géométriques insérés dans le paysage par la courbe et l'oblique, en écho à la silhouette du Pic Saint-Loup. Sur une base carrée, il superpose un élément en saillie reprenant littéralement le triangle oblique et courbe du Pic Saint-Loup. La chapelle se présente comme un haut cylindre composé de trois pans décalés en plan et en hauteur, qui forment trois ouvertures longues et étroites apportant une lumière indirecte. L'autel, initialement prévu en plexiglas par Gleb mais refusé par les sœurs, est une grande pierre sculptée installée au centre de la chapelle. Le cloître, en retrait, est partiellement couvert par une toiture ovoïde; autour se distribuent de façon traditionnelle le réfectoire, la bibliothèque et la chapelle, et une large ouverture donne directement sur la nature. Les cellules s'alignent le long d'un couloir dessinant trois courbes et contre-courbes, surmonté d'un pan de toit courbe percé de baies pour une lumière indirecte, et chaque loggia s'ouvre sur la vallée afin d'assurer vue sur la nature et absence de vis-à-vis pour l'intimité. L'hôtellerie est formée de deux demi-sphères décalées en plan, aux pentes de toit inversées, ménageant entre elles un espace ouvert évoquant une faille. Fidèle à son principe d'architecture-sculpture, Gleb laisse transparaître à l'intérieur les formes courbes des murs et des plafonds, avec des ouvertures de formes variées souvent disposées en longueur et adoucies par des ovations. Le traitement intérieur est simple : murs peints en blanc. Dans l'entrée de la chapelle est exposée une tapisserie de Gleb tissée dans des tons de blanc. Les porte-à-faux de l'hôtellerie, l'emploi des courbes et le jeu d'ouvertures au-dessus de l'auvent d'entrée renvoient à la chapelle de Ronchamp de Le Corbusier.

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