Origine et histoire du Crédit municipal
Le Crédit municipal de Paris, ancien Mont-de-piété surnommé « Ma tante », est la plus ancienne institution financière parisienne. Il est installé au 55, rue des Francs-Bourgeois, dans le 4e arrondissement, et ses locaux comprennent une salle de ventes et une salle de dépôt. Inspiré des Monte di Pietà italiens, le Mont-de-piété français a été introduit à Paris en 1637 par Théophraste Renaudot ; l’institution a été supprimée puis rétablie au XVIIIe siècle par lettres patentes et s’est alors installée dans le Marais, à l’emplacement qu’elle occupe toujours. Le crédit municipal occupe un hôtel bâti sur un ancien couvent, lui-même établi sur l’ancienne enceinte de Philippe-Auguste : le tracé de cette enceinte est encore visible dans les cours aux nos 55, 57 et 57bis, où subsistent aussi la tour Pierre Alvart et des éléments plus récents ; des vestiges de l’hôtel de Nouvion découverts en 1883 ont été déplacés et exposés dans l’enceinte du Crédit municipal. Les vantaux de la porte d’entrée du 55 rue des Francs-Bourgeois sont inscrits au titre des monuments historiques. Depuis 1637, l’établissement pratique le prêt sur gage, qui consiste à déposer en gage un objet de valeur — bijoux, argenterie, tableaux, sculptures, tapisseries, verrerie, instruments de musique — contre un prêt immédiat représentant environ 50 à 70 % de la valeur de l’objet sur le marché des enchères publiques ; il exerce aussi des activités bancaires et organise des ventes aux enchères. Au XIXe siècle, le Mont-de-piété obtint le monopole des prêts sur gage et ouvrit de nouvelles succursales à Paris ; par décret il prit le nom de Crédit municipal de Paris et développa parallèlement une activité bancaire. Établissement public communal de crédit et d’aide sociale, sa mission légale est de lutter contre l’usure et d’octroyer des prêts sur gage corporels en monopole ; en tant qu’établissement de crédit il est soumis à la réglementation bancaire et à la supervision de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution. En 2005, le groupe s’est juridiquement organisé en dissociant les activités bancaires, confiées à la filiale CMP Banque, et les activités traditionnelles liées aux objets d’art, restées à la maison mère ; le Crédit municipal a par la suite développé des dispositifs de microcrédit en Île-de-France, des services d’accompagnement au surendettement et des offres d’épargne solidaire. L’emblème du Crédit municipal de Paris est le griffon, animal mythologique d’origine italienne déjà utilisé par le premier Monte di Pietà. Depuis 2011, l’établissement soutient la vie culturelle parisienne par des partenariats avec la Direction des Affaires Culturelles et Paris Musées, le mécénat d’expositions et de projets muséaux, le soutien à la création contemporaine via le Festival d’Automne et l’organisation d’événements tels que les Journées du Patrimoine, la Fête de la Musique ou Nuit Blanche ; il accueille également des expositions temporaires dans sa galerie. Le Crédit municipal a par ailleurs été évoqué dans des œuvres et manifestations culturelles, notamment un film documentaire et plusieurs expositions et publications consacrées à son histoire.
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