Croix de cimetière de Guern dans le Morbihan

Patrimoine classé Patrimoine religieux Croix Croix de cimetière

Croix de cimetière de Guern

  • 1-13 Rue de la Fontaine
  • 56310 Guern
Croix de cimetière de Guern
Croix de cimetière de Guern
Croix de cimetière de Guern
Crédit photo : GO69 - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XVIe siècle

Patrimoine classé

La croix (cad. I 156) : inscription par arrêté du 13 mai 1937

Origine et histoire de la croix de cimetière

La croix de cimetière de Guern se situe dans le cimetière de Guern, dans le Morbihan, et fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le 13 mai 1937. Son fût est polygonal et mouluré, formant un chapiteau ou une bague qui supporte la croix proprement dite. La composition montre le Christ en croix entouré de la Vierge et de saint Jean, la Vierge et saint Jean étant accolés au tronc, contre le Christ ; on relève également une représentation de la Vierge à l'Enfant. Les figures du Christ et de la Vierge sont surmontées d’un fronton rectiligne à crochets, amorti par des angelots au-dessus et pourvu de redents ajourés en dessous.

La chapelle Notre-Dame de Quelven, liée à un important pèlerinage marial, est mentionnée en 1401 dans le testament de Jeanne de Navarre, qui lui lègue 60 sols. En 1451, le pape Nicolas V accorde une indulgence de cinq ans et cinq quarantaines pour Notre-Dame de Quelven en précisant que l’édifice, jadis richement fondé et remarquable par son architecture, menaçait ruine et manquait d’objets du culte. Le chantier, mené d’est en ouest, couvre le dernier tiers du XVe siècle et doit s’achever dans les années 1510. Plusieurs indices datés témoignent de cette période : la sablière du mur nord porte la date 1477, en 1485 la fabrique de la cathédrale de Vannes vend de la pierre de Taillebourg à celle de Quelven, et la clé de voûte du bras sud du transept porte les armes du cardinal Lorenzo Cibo de Mari, qui administra le diocèse de Vannes de 1490 à 1503.

Outre le blason ducal présent dans la voûte du chœur, qui peut évoquer une participation financière ducale, les principaux bienfaiteurs sont les familles Rohan-Guémené et Rimaison. Le motif de la fleur de lys, apparu après le mariage d’Anne de Bretagne avec Louis XII en 1499, se retrouve dans les réseaux de la petite baie nord du chœur, dans les baies du mur est du bras nord du transept et dans la travée est des deux bas-côtés. La verrière de la baie n°3 du collatéral nord, qui illustre le Credo apostolique, est stylistiquement attribuée aux environs de 1500, et le portail intérieur du porche ouest peut dater des années 1510.

Le chœur reçoit des boiseries peintes et dorées en 1696. Pour les grandes célébrations en plein air du pardon du 15 août, on élève en 1738, au sud-est de la chapelle, l'édifice dit la Scala. Une grande sacristie polygonale est construite en 1760 dans l’axe du chevet ; cette intervention entraîne l’obturation partielle de la maîtresse-vitre par des planches et porte atteinte à l’architecture ancienne. L’installation, au XVIIIe siècle et par la suite, de retables au goût du jour et d’un double rang de stalles se fait au détriment des colonnes recevant la retombée des voûtes.

Le 22 février 1837, la tour s’écroule, frappée par la foudre, et sa reconstruction occupe une grande partie du XIXe siècle. Les travaux, conduits selon des plans de l’architecte Richard de Pontivy et subventionnés par le gouvernement, sont adjugés en 1841 et la première pierre de la nouvelle tour est posée le 16 mai ; on atteint le niveau du départ de la rosace en 1843 mais les fonds viennent à manquer et les travaux sont interrompus. En 1846 la tour n’est qu’à moitié de sa hauteur et le chantier n’est réellement achevé qu’en 1862, dans une version réduite : la flèche est ramenée de 25 à 16 mètres et les ouvrages sculptés sont supprimés. La chapelle reçoit de nouveaux vitraux en 1868. En 1876, le mobilier du XVIIIe siècle est transféré dans l’église de Guern et remplacé par des boiseries néogothiques ; on retrouve alors sous le plancher la table d’autel primitive en granite, longue d’environ 4 mètres, qui est mise en place au niveau inférieur de la Scala.

L’ensemble témoigne de l’histoire du pèlerinage marial et des nombreuses campagnes de construction et de restauration qui ont transformé l’architecture du lieu du XVe au XIXe siècle.

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