Origine et histoire
L'église de l'Assomption-de-la-Vierge est un édifice catholique situé à Montarcher, dans la Loire (Auvergne-Rhône-Alpes), classé au titre des monuments historiques depuis 1938. Elle s'élève au centre du village, à proximité de l'ancien donjon dont subsiste le remblai de motte castrale, et se trouve sur le chemin de Cluny, préambulaire de la via Podiensis. Construite sur un éperon rocheux, l'église occupe vraisemblablement l'emplacement d'un lieu de culte gaulois, évoqué par une statuette de déesse mère allaitant deux enfants fixée au mur du porche, au-dessus du banc des pèlerins. Simple chapelle dépendant de la paroisse d'Estivareilles, elle devint paroisse après l'intervention du vicaire Claude Ferrier. Le bâtiment résulte d'une construction médiévale : au XIIe siècle la chapelle du château fut agrandie et adossée aux fortifications, et la tour sud-est conservée abrite aujourd'hui la sacristie. Le chevet, en forme de tour ronde, comporte une abside en cul-de-four. La nef et les deux chapelles latérales datent du XVe siècle et témoignent d'un gothique dépouillé. Au XVIe siècle, la façade occidentale fut reconstruite pour supporter le clocher, et un vaste porche s'appuie sur un banc en granite destiné au repos des pèlerins. Un nouveau porche, orienté plein sud, compléta l'édifice au XVIIe siècle ; il permettait de rassembler les paroissiens autour du Christ sculpté sur une croix de style bourguignon, dont l'autre face porte la Vierge tournée vers l'extérieur en signe de protection. À l'intérieur, à la jonction du chœur et de la nef, une poutre de gloire du XVIe siècle illustre la Création, à l'instar de celle de Saint-Haon-le-Châtel, plus haut sur le chemin de Cluny. Les corbeaux, ornés d'une spirale, évoquent la création de l'univers (Genèse 1-3) ; la première courbe, décorée de fougères et de fleurs, représente la création de la terre (Genèse 1-12). Sur les contre-courbes, cinq personnages en procession figurent la création de l'homme accomplissant la volonté divine (Genèse 1-27:30), et les rosaces terminales expriment le rayonnement de la Gloire divine (Genèse 1-31). Les deux parties de la poutre se rejoignent sous le crucifix portant le Christ, présenté comme l'aboutissement de la création, et le linceul suspendu sous la croix évoque la libération du Christ de la mort. Jusqu'à la fin du XVe siècle, les habitants de Montarcher devaient parcourir près de huit kilomètres pour être ensevelis au cimetière d'Estivareilles. Après l'accession du village au statut de paroisse, le vicaire Claude Ferrier obtint l'autorisation de créer un cimetière hors les murs, près de l'église ; de cette époque subsistent une croix sobre et plusieurs dalles tumulaires, dont l'une serait la pierre tombale d'un seigneur de la lignée des Rochebaron. La croix de Montarcher, croix de chemin construite en 1497 sous l'impulsion de Claude Ferrier et portant son monogramme, est inscrite aux monuments historiques depuis le 4 août 1978 ; on y accrochait une lanterne au croisillon pour signaler la mort d'un paroissien. Sur le parvis et dans l'ancien cimetière se lisent encore la déesse mère, la tour de la sacristie et le chevet du XIIe siècle, la dalle tumulaire et la croix de chemin.