Origine et histoire
L'abbaye de Bourgmoyen, probablement fondée à l'époque mérovingienne, fut restaurée à la fin du Xe siècle par le comte de Blois. Son église fut reconstruite au XIIe siècle, remaniée à plusieurs reprises et détruite pendant la Révolution. La crypte, retrouvée après les bombardements de 1942 et dégagée en 1943, se situe sous l'emplacement de l'ancienne salle de gymnastique du collège, qui occupait la place de l'église avant l'incendie de 1940. Elle présente un plan rectangulaire achevé par un chevet plat et est divisée en deux vaisseaux voûtés en berceau surbaissé. L'éclairage se faisait par de petites fenêtres étroites. Dans l'un des vaisseaux ont été mis au jour un massif d'autel, des banquettes de pierre et une piscine ajoutée postérieurement. Les caractères de la taille, les maçonneries à parements alvéolés et les revêtements en pierres d'appareil à larges joints avec insertions de tuiles confirment la datation voisine de l'an mille indiquée par les textes. Une charte de fondation datée de 696 pourrait se rapporter à l'abbaye Notre-Dame-de-Bourgmoyen, tandis que les sources signalent la construction de l'église et de la crypte à la fin du Xe siècle. En 1122, les chanoines séculiers furent remplacés par des chanoines réguliers de l'ordre de Saint-Augustin et l'église fut reconstruite en conservant la crypte. Aux XIIIe et XIVe siècles, l'abbaye connut d'importants travaux : édification d'une église gothique sur des structures romanes, reconstruction des bâtiments abbatiaux, délimitation d'un enclos en bordure de Loire et intégration d'une partie du mur sud aux fortifications urbaines, avec construction d'une tour. Des aménagements se poursuivirent aux XVIe et XVIIIe siècles, puis un vaste projet de reconstruction resta inachevé à la veille de la Révolution. Saisis en 1790, les bâtiments furent affectés au collège ; l'église fut démolie en 1806 pour l'aménagement de la place Louis XII et des vestiges subsistants, intégrés à des constructions privées, furent détruits en 1940. La crypte a été inscrite au titre des monuments historiques en 1945. Le site a ensuite été remodelé : après la destruction de 1940, l'emplacement fut occupé par un square, puis, depuis 1970, par un parking souterrain. Outre la crypte protégée, les traces visibles de l'abbaye dans la ville se limitent principalement à l'odonyme de la rue du Bourg-Moyen et à une plaque commémorative posée en 1964.