Cuivrerie de Cerdon dans l'Ain

Patrimoine classé Patrimoine industriel

Cuivrerie de Cerdon

  • Rue de la Cuivrerie
  • 01450 Cerdon
Cuivrerie de Cerdon
Cuivrerie de Cerdon
Cuivrerie de Cerdon
Cuivrerie de Cerdon
Crédit photo : Chabe01 - Sous licence Creative Commons
Propriété d'une société privée

Période

milieu XIXe siècle

Patrimoine classé

La Cuivrerie en totalité : les bâtiments, les installations techniques et mécanismes fixés, le système hydraulique avec son bief (en sont exclus, le bâtiment édifié en 1995 et le parking attenant, situés sur la parcelle A 1719 et pour une partie réduite sur la parcelle A 1876, ainsi que le bâtiment dans la partie nord de la parcelle A 1875 séparé des ateliers par la cour d'entrée de la cuivrerie) et les parcelles sur lesquelles elle se trouve (cad. A 1875 à 1877, 1718) : inscription par arrêté du 22 octobre 2013

Origine et histoire de la Cuivrerie

La cuivrerie s'installe en 1854 sur le ruisseau de la Suisse, dans les locaux d'un ancien moulin à papier fondés par le chaudronnier Charles Eugène Main et ses fils, où une roue à aubes entraîne d'abord des tourets à polir puis une presse. En 1860 une seconde roue alimente les six marteaux du martinet, et l'introduction du balancier à friction et d'une machine à emboutir en 1875 marque son entrée dans la révolution industrielle. L'atelier multiplie sa production et exporte vers l'Algérie, le Maroc et l'Orient ; l'adoption du tour à repousser et l'agrandissement de la forge multiplient la capacité, et en 1871 la cuivrerie fournit 300 machines pour la filature de soie de Tomioka (Japon). Vers 1900, l'usine emploie près de 80 ouvriers et installe une machine à vapeur ; pendant la Grande Guerre les effectifs sont réduits sans que l'exportation cesse, un nouvel atelier de repoussage pour 12 tours entraînés par une troisième roue est construit, et en 1924 une presse de 150 tonnes venue des États‑Unis réduit considérablement les temps de formage. À partir de 1936 la crise et l'exode rural fragilisent l'entreprise, pendant la Seconde Guerre mondiale l'atelier travaille davantage l'aluminium, et les effectifs déclinent (20 en 1950, 10 en 1973, 3 en 1979) jusqu'à la liquidation. Deux habitants de Cerdon, Maurice Goy et André Lathuilière, reprennent ensuite le site et le transforment en lieu à vocation muséologique tout en relançant une production tournée vers la vente et le tourisme ; l'association avec Marleix et Redon en 1986, un fort flux de visiteurs en 1987 et la distinction de Daniel de Bortoli en 1989 témoignent de cette renaissance. En difficultés financières, l'établissement ferme définitivement fin 2010 ; la totalité du site (bâtiments, installations et système hydraulique) est inscrite au titre des monuments historiques le 22 octobre 2013, puis acquise par le Département de l'Ain le 10 avril 2017 pour 600 000 euros. Composé de bâtiments hétérogènes par leur taille, leur époque et leur construction, le complexe conserve en grand nombre et en bon état outils, machines‑outils et objets manufacturés ; après d'importants travaux, il a rouvert au public en octobre 2022.

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